Ramadan: l'importance du mois de jeûne dans les petites mosquées
C'est le premier jour du ramadan. Comme chaque année, ce premier jour a été déterminé localement en fonction de l’observation du premier croissant de la nouvelle lune. Tout au long de ce mois saint, les mosquées de Liège seront plus fréquentées. Pour les petites mosquées, cette période est importante afin de tenir financièrement.
Il est 12h30, c’est l’heure pour les fidèles de rejoindre la mosquée El Feht située dans les Vennes. Les fidèles se serrent, ils sont nombreux car ce jeudi, c’est un grand jour ! "C'est le premier jour du mois du ramadan. C'est un mois saint qui est très important pour nous lors duquel nous multiplions les bonnes actions", explique Mario Pieters, un fidèle de 28 ans de la mosquée El Feht.
Pendant le ramadan, cette mosquée double sa fréquentation. C’est donc l’occasion d’être plus actif dans le quartier sur le plan social. "On va servir de la soupe aux voisins de la mosquée, aux personnes défavorisées... On le fait toute l'année, mais on le fait encore plus pendant ce mois-ci", souligne Mario.
Une mosquée reconnue qui tient grâce à ses fidèles
La mosquée El Feht est une des 2 plus petites mosquées sur la quinzaine de mosquées que compte la ville de Liège. Elle fait partie du quartier depuis 1986 et est toujours en travaux depuis sa création. Un sentiment d’abandon traverse les fidèles. "Avant le covid, on nourrissait 120 personnes ici tous les soirs pendant le ramadan. On donnait aussi à manger aux personnes dans le besoin. Sans les fidèles, ça ne serait pas possible parce qu’ils ont financé la mosquée. Elle est presque finie, mais pas encore après 37 ans. Le gouvernement, lui, ne nous a pas aidés du tout."
Pourtant, en 2020, la mosquée El Feht a été reconnue par la Région wallonne comme lieu de culte. Cette reconnaissance permet normalement d’être aidé financièrement. En attendant, le nombre croissant de fidèles aide à payer les travaux et les frais de fonctionnement de cette mosquée très intégrée au quartier. Malgré ce sentiment d’abandon, les fidèles continuent à venir en aide à la population précarisée de Liège toute l’année. (P.J.)