Toxicomanie : Liège veut agir
La ville de Liège a tenu ce mercredi soir un atelier "toxicomanie" pour examiner le
dossier de la création d'une salle de consommation à moindre risque de produits
stupéfiants. Des représentants de la justice, du secteur médical, des polices locale et
fédérale, des universités, du secteur social y participaient.
Liège compterait entre 1600 et 2100 toxicomanes. En 2017, la police locale a
entendu 1950 personnes dans le cadre de faits liés à la toxicomanie et 226 ont été
arrêtées pour trafic. Elle constate que, malgré une intensification de ses interventions,
le phénomène ne recule pas et elle estime que la répression a atteint ses limites.
Depuis 1995, les autorités communales réfléchissent à un autre type d'action. En
2012, l'expérience pilote Tadam a permis de mener durant un an auprès d'un public cible
la distribution contrôlée d'héroïne pharmaceutique. Ses résultats ont été jugés
encourageants.
La ville souhaite dés lors ouvrir une salle de consommation à moindre risque
comme cela se fait d'ailleurs dans les pays voisins. Le but est de stabiliser les
toxicomanes, de leur permettre de préserver leur santé et de diminuer les nuisances
liées à la consommation notamment pour les autres citoyens.
La loi de 1921 empêche l'ouverture d'une telle salle. Et deux partis s'opposent à sa
modification : la NVA et le CDNV.
La ville de Liège espère un arrêté ministériel qui pourrait lui permettre d'ouvrir une
salle ou le statut d'expérience sans terme. Autre piste, la Région wallonne qui travaille
sur une motion visant à favoriser l'ouverture des salles de consommation à moindre
risque.
Quelle que soit la piste suivie, la ville de Liège veut avancer dans ce dossier. Les
installations de l'expérience Tadam, rue de la Régence, sont toujours disponibles. Le
budget annuel de fonctionnement a été évalué à 860 000 euros.