Une culpabilité de meurtre avec excuse de provocation requise contre Jimmy Verniers
L'avocat général Xavier Montiel-Corte a requis jeudi matin devant la cour d'assises de Liège une culpabilité de meurtre contre Jimmy Verniers, un Hutois âgé de 43 ans qui avait tué Francesco Polizzi d'un coup de couteau. L'accusation écarte la notion de légitime défense, mais laisse la porte ouverte à une excuse de provocation.
La nuit du 29 mars 2023, peu après 01h00 du matin, à Huy, Francesco Polizzi (36 ans) a été atteint d'un coup de couteau dans la région du cœur et est décédé après s'être effondré dans la rue.
L'avocat général Xavier Montiel-Corte a insisté lors de son réquisitoire sur l'intention homicide manifestée par l'auteur du coup de couteau. Il s'oppose à la thèse de l'accusé qui affirme que le coup de couteau était accidentel et donc involontaire.
L'accusation a pointé la personnalité de l'accusé et relevé qu'il n'est pas l'homme calme et posé qu'il montre lors de son procès. Il a déjà été condamné à 18 reprises pour des faits de violences et de menaces, notamment sur des policiers. "Il ne sait pas se contrôler: il frappe, il vole et il menace", a insisté M. Montiel-Corte, en soulignant aussi le caractère impulsif de l'accusé et sa personnalité antisociale.
Le ministère public s'appuie sur la version du seul témoin des faits pour réclamer une culpabilité de meurtre contre Jimmy Verniers. Ce témoin accablait autant le comportement vindicatif de la victime que celui de l'accusé lorsqu'il a décrit la scène. Mais il a relevé un coup porté par Jimmy Verniers, qui est compatible avec les constatations médicolégales.
L'avocat général réclame aux jurés de tenir compte de l'état d'esprit de Jimmy Verniers au moment des faits, car il avait été frappé en cours de soirée par Francesco Polizzi. Après les faits, il a affirmé avoir poignardé son adversaire, il s'est changé et il a tenté de prendre la fuite. "Ce n'est pas le comportement d'une personne qui est impliquée dans un accident", a souligné Xavier Montiel-Corte.
Selon l'accusation, Jimmy Verniers avait l'habitude, comme tous les toxicomanes, de se balader avec un couteau. Il était bien porteur de l'arme utilisée le soir des faits, depuis qu'il avait quitté son domicile. Mais il s'en est débarrassé après les faits et l'arme n'a jamais été retrouvée.
L'avocat général écarte la notion de légitime défense, car d'autres possibilités existaient pour Jimmy Verniers afin d'écarter Francesco Polizzi, plutôt que de lui porter un coup de couteau direct. Son geste qui consistait à planter un couteau dans le torse n'était pas proportionnel aux bousculades de Francesco Polizzi.
Le ministère public est moins formel lorsqu'il évoque la notion d'excuse de provocation. Car les violences subies précédemment par Jimmy Verniers ont été de nature à l'impressionner. L'avocat général estime que l'excuse de provocation peut être retenue en faveur de l'accusé.