Trooz : sans électricité ni gaz, c'est la débrouille
À Trooz, les travaux de déblayage des voiries continuent. L’eau courante a été rétablie le 21 juillet dernier, mais ce n’est pas encore le cas pour l’électricité et le gaz. Sur place, c’est la débrouille pour les habitants qui n’ont pas quitté leur maison et vivent dans des conditions compliquées.
Trooz est toujours coupée en deux sur la Grand Rue au niveau du pont Prayon fermé à la circulation. L’eau est rétablie avec des canalisations provisoires, mais il n’y a pas d’électricité, ni de gaz. Ce qui n’empêche pas certains de rester vivre chez eux.
"Je reviens dormir sur place pour un peu sécuriser les lieux. Enfin c'est surtout pour assurer une présence" déclare Charles, habitant sinistré de la rue Laurent Pré.
Son voisin, Xavier, ajoute :
"On est resté pour veiller sur nos biens, mais aussi pour aider les voisins. Il y a des personnes âgées dans la rue qui avaient besoin d'aide, c'était important qu'on puisse s'entraider."
Le régime de la débrouille
Éviter les pillages, c’est l’une des raisons pour lesquelles certains habitants ne veulent pas quitter les lieux malgré une situation précaire. L’armée a installé des douches mobiles. Mais sans électricité, ni gaz, c’est la débrouille et la solidarité qui permettent de subvenir aux autres besoins.
"Pour l'électricité, nous comptons sur nos mains et des arrangements" explique Xavier, habitant sinistré de la rue Laurent Pré. "On a été donné des coups de main à gauche et à droite et en échange on a eu un groupe électrogène. Sinon, on se débrouille. On n'a pas le choix."
Charles, le voisin, souligne lui aussi le climat d'entraide présent dans le village actuellement:
"Il y a la Croix-rouge qui passe pour distribuer des repas. Sinon, on s'aide entre voisins. Si l'un sait avoir de l'eau ou des vivres, il en prend aussi pour l'autre."
Une solidarité entre habitants, mais aussi venue des quatre coins de la Belgique qui a énormément touché les habitants.
"On a eu des gens de Gand, de Bruge, de Charleroi, de Ninove..." explique Charles, habitant sinistré de la rue Laurent Pré. "Ils ont été formidables. Avec l'armée, ils nous ont aidé à vider les caves et à nettoyer. Tant de gens nous ont aidés, on les en remercie infiniment."
Le long terme
Le défi sera maintenant de maintenir cet élan dans le temps car la situation est loin d'être revenue à la normale.
"On a toujours beaucoup d'aide, mais ça devient plus calme. Le rush est passé" déclare Martine, habitante sinistrée de la Grand Rue. "Maintenant c'est retombé, c'est plus calme. C'est plus difficile parce que maintenant on retombe un peu dans l'intensité."
Le plus dur est à venir, lorsque l’urgence sera passée et qu’il faudra s’organiser sur du long terme pour la reconstruction. En effet, les Troobergeois rencontrés ce matin ont bien l’intention de rester habiter dans leur village.
"Si la maison, on doit l'abattre, je la reconstruirai ici" explique Martine, sinistré Troobergeoise. "Si je dois refaire des travaux, je les ferai également. C'est clair ! J'ai vécu ici toute ma vie, c'est mon village !"
R.D.