Des avocats rappellent que la dénonciation en cette période a ses limites
Ces 24 et 25, les Belges fêtaient Noël. Que ce soit dans le respect des règles ou non, quelques dénonciations sont venues troubler certains réveillons. Même si le nombre de dénonciations n'a pas été énorme, certains avocats s'indignent de certaines qu'ils jugent gratuites.
Depuis le début de la crise sanitaire, certaines personnes qui ne respectent pas les règles se font dénoncer par leurs voisins. Cette pratique a ses dérives. "Le problème, c'est l'escalade. Lorsqu'on dénonce quelqu'un, il faut s'attendre à avoir un retour de manivelle. Lorsque cette crise sanitaire sera finie, les relations entre ces voisins seront dégradées", affirme l'avocat liégeois David Willems.
Dénonciation et délation: deux faits semblables, une intention différente
Admettons que votre voisin crie à l’aide. Il est important de dénoncer ce que vous avez entendu à la police. Mais la situation actuelle est différente, la dénonciation se transforme souvent en délation. "Quand on parle de délation, on a affaire à une dénonciation qui a pour seul but de nuire à la personne dénoncée. Si vous ne vous entendez pas à la base avec vos voisins, il se peut que certains vous dénoncent sans preuve", explique l'avocate Sophie Bertrand.
C’est là que certains avocats de Belgique s’attardent. Certains appellent les citoyens à ne pas laisser passer ce type de dérive. "Je trouve qu'il est nécessaire de dénoncer la dénonciation. Dans un pays de droit comme le nôtre, il faut s'attarder sur nos libertés pour ne pas les perdre. Plusieurs de mes confrères ont mis le doigt sur certaines dérives qui font basculer petit à petit l'état de droit dans lequel nous sommes", détaille Sophie Bertrand.
Ceux qui dénoncent sans preuve dans l'intention de nuire risquent gros
Cette dernière et d’autres avocats, appellent simplement les citoyens à rester attentif à leurs libertés. Pour cela, ils rappellent aux dénonciateurs ce qu’ils risquent en dénonçant sans preuve. "S'il y a un fait de dénonciation sans preuve avec intention de nuire, alors la personne risque 400 à 8 000 euros d'amende et une peine d'emprisonnement qui va de 15 jours à 6 mois", lit David Willems dans un de ses codes.
Mieux vaut donc être sûr que votre voisin enfreint les règles liées à la crise sanitaire avant de téléphoner à la police. Trop souvent la police se trouve face à des accusations hâtives et sans fondement. Quoi qu’il en soit en cette période de Noël, peu de dénonciations ont eu lieu en province de Liège. Reste à voir si ces chiffres encourageant sont liés au respect des règles ou à la complaisance du voisinage en cette période de fête. (P.J.)