Armes à feu : recommandations pour éviter les drames
Vendredi dernier, un drame s’est produit à Seraing. Un enfant de 5 ans s'est saisi d'un pistolet et a tiré en direction de sa petite sœur de 2 ans et demi, qui a été touchée à la tête. Les parents des enfants n'étaient pas chez eux : ils rendaient visite à des ami, propriétaires de l'arme. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de ces faits. Le pistolet était détenu légalement. Ce fait-divers relance le débat sur les conditions de détention d'armes à feu à domicile.
Richard Marchot est un tireur sportif depuis 32 ans. Moniteur de tir depuis 1995, il est un expert des armes à feu. Les événements de ce week-end l’ont consternés : « Je me pose des questions, car cette arme était chargée, il n’y avait pas de dispositifs de sécurité. Dans la loi, on est tenu de mettre en place des mesures de sécurité et que l’arme ne soit pas chargée. »
Des mesures strictes à respecter
Pour détenir une arme chez soi, on doit d’abord passer une série de tests : théoriques, pratiques et médicaux. Une fois toutes les épreuves passées, d’autres mesures sont à appliquer. « L’arme doit être enfermée dans une armoire. Il faut un dispositif empêchant temporairement son utilisation comme des cadenas que l’on met sur le pontet pour empêcher l’accès à la détente. Il faut que les munitions soient à part, dans une autre armoire et mises sous clé » explique Richard Marchot.
Conscientiser les enfants habitants sous le même toit
En présence d’enfants, une série de règles doivent également être respectées. Richard a quant à lui conscientisé sa fille dès son plus jeune âge : « Je lui ai dit que j’avais des armes. Elle pouvait venir les voir quand elle voulait, mais sans les toucher. Quand elle a été adolescente, j’ai voulu lui expliquer les mesures de sécurité pour vérifier une arme. »
Une exception pour les armes chargées à domicile
Tout de fois, il y existe une exception pour avoir une arme à feu chargée chez soi : c’est l’auto-défense. « Il faut faire une demande d’arme spéciale pour sa propre défense. Je connais des personnes qui sont bijoutiers et qui doivent, parfois, transporter des valeurs ou de l’argent de leur magasin jusqu’au domicile, là, ils ont l’autorisation de porter une arme et de l’avoir chargée chez eux » précise Richard.
Aujourd’hui, l’Union Royale des sociétés de tir de Belgique compte 30 000 adhérents dans la section francophone et Richard nous a affirmé que le tir est classé comme l’un des sports les moins à risque.
Eve Beaujean