Plus d'agences bancaires en Outremeuse : un coup dur pour riverains et commerçants
Depuis deux semaines, la toute dernière agence bancaire restante en Outremeuse a fermé ses portes. La fermeture de la banque Belfius rue Puits-en-Sock s’inscrit dans la lignée de la raréfaction de ce types de services de proximité sur la ville de Liège. Pour les commerçants du quartier, il s’agit d’un vrai coup dur. "On a des clients qui payent par Bancontact ne fut-ce qu'un café d'1,90 euros donc ça coûte des frais au patron ou d'autres qui demandent à retirer de l'argent ici", dit Nancy, serveuse dans l'Horeca.
"Si on a des problèmes de Bancontact, on n'a plus rien, plus de possibilités alors qu'avant, on envoyait les clients à la banque. Puis, c'est aussi une question d'avoir tout simplement le choix", embraye Dominique épicière, avant que Michel, cordonnier, ne se confie. "Je sus un artisan, ce sont des petites sommes chez moi. Je crains que les gens, n'ayant pas de liquide, ne viennent plus. Ils veulent nous obliger à mettre l'appareil Bancontact mais moi avec mon type de commerce, j'ai des sommes de 3, 4 ou 5 euros. Je crains de devoir fermer mon commerce, de cesser mon activité."
Avec une population qui va bientôt passer de 10.000 à 12.000 habitants avec les nouveaux résidents dans le quartier de Bavière, le problème s’avère aussi criant. Chez les riverains qui sont aussi des clients de ces commerces, c’est l’incompréhension totale. "En dehors du fait que j'estime d'avoir le droit de payer en argent liquide parce que, par carte, je pense être suivi, il y a aussi des évènements comme la brocante de Saint-Pholien. Je ne vais pas aller payer par carte des produits à 20 ou 50 centimes, c'est ridicule", nous dit un premier habitant. Une autre dame dans un magasin de vêtement s'exprime à son tour. "Même le dimanche quand on va sur la Batte, on ne sait pas y aller si on n'a pas d'argent sur soi, pareil pour les touristes !"
"Il y a quand même pas mal de personnes âgées qui n'ont pas le système informatique. Qu'est-ce qu'elles peuvent faire ? Aller à la Médiacité ou dans le centre-ville, c'est trop loin pour elles", poursuit l'épicière Dominique.
La relance économique du quartier d’Outremeuse risque elle aussi d’en prendre un coup selon Laurent Beudels, président du comité de quartier de l'Ile d'Outremeuse. "On a déjà des problèmes. La rue Puits-en-Sock n'est plus ce qu'elle a été. Elle fut une grande rue commerçante. Elle revit petit à petit après des années difficiles et de nombreux chantiers. Et là, on va tuer dans l'oeuf cette tentative de relance d'économique d'Outremeuse."
Des contacts ont été entrepris auprès des autorités locales pour trouver une solution et disposer d’un distributeur en Outremeuse. Mais le président du comité de quartier explique qu’il n’y a eu pour le moment aucun retour pour remédier à ce problème.