ULiège : Vers un statut d'étudiant "engagé" ?
Depuis 2018, Mehdi Bouzalgha est conseiller communal à Oupeye où il fait partie de l’opposition. Engagé avec Ecolo en 2017, le jeune homme de 22 ans est un passionné de son travail et voue un attachement incommensurable à sa commune. "Comme je suis quelqu'un de terrain qui aime mettre en place des projets et aller au bout des choses, je désirais être conseiller communal. Je me suis battu et j'ai eu le privilège d'être élu lors de mes 19 ans à Oupeye", confie-t-il.
"On a énormément de chances que des jeunes s'intéressent à la politique car il y en a peu et lui le fait à la fois avec le punch d'un jeune et en même temps très sérieusement !", complète son collègue et conseiller communal Michel Jehaes.
Mehdi a d’autres mandats en parallèle puisqu’il est aussi administrateur de Resa et d’une société de logement de service public. Allier cet investissement politique et ses études est donc un atout mais demeure complexe à gérer. "Ça demande beaucoup de temps pour travailler ses dossiers, de participer à des réunions préparatoires et ça empiète un peu sur mon temps académique mais aussi familial et amical. Mais quand je m'investis dans quelque chose, je le fais à 100%, il y a des gens qui m'ont fait confiance et donc je leur dois bien ça."
Il existe bien des statuts d’étudiants sportifs, artistes, entrepreneurs et pour personnes en situation de handicap à l’ULiège mais pas pour les étudiants qui s’engagent socialement ou politiquement. Mehdi avait pu avoir une discussion très positive à ce sujet avec Ann Lawrence Durviaux avant sa tragique disparition. Mais ce projet a pu être remis au goût du jour avec Geoffrey Grandjean, le président du département de sciences politiques, qui lui avance deux solutions. "Soit si on adopte un statut, alors on ferait des aménagements d'horaires qui seraient prévus pour l'étudiant ainsi que des aménagements au niveau des examens. Soit, si l'activité fait office de crédit dans un cursus, ce serait l'idée que l'étudiant pourrait avoir un tuteur ou référent académique qu'il verrait régulièrement et ils feraient ensemble en quelques sortes l'état des lieux des avancées dans le cadre de son investissement."
Ces idées-là, elles font déjà l’objet d’un intérêt concret dans le chef des autorités universitaires de l’ULiège. "On va créer ce statut d'étudiant engagé dans des instances en interne comme les conseils d'administration et facultatives ou dans des organisations externes comme des ONG ou autres associations", nous dit d'abord Anne-Sophie Nyssen, rectrice élue à l'ULiège. "Il y aura une commission mixte qui évaluera ces dossiers et qui sera constituée du doyen d'un membre des affaires étudiantes et d'autres personnes. Le statut sera donné pour 1 an."
La rectrice élue de l’Université de Liège espère que ce statut pourra déjà être accepté au Conseil d’administration dès le mois d’octobre ou novembre après discussions avec les doyens et autres administrations. Une issue positive qui réjouirait probablement de nombreux étudiants et futurs universitaires.