L'Épiphanie, c'est quoi au juste ?
Ce mercredi, nous serons le 6 janvier et la tradition chrétienne veut que l’on célèbre l’Épiphanie, soit exactement 12 jours après Noël. De nos jours, la fête est symbolisée par la galette des Rois et sa fève cachée pour désigner l’élu ou l’élue du jour. Avant de déguster le gâteau royal, nous avons voulu en savoir plus sur les origines de l’Épiphanie…
De temps en temps, il est peut-être utile de "remettre la fève au milieu du gâteau", comme dirait Lily Portugaels. Lorsqu’elle était journaliste à la Libre Belgique, elle a consacré un article à propos de l’histoire de l’Épiphanie. Cette fête en l’honneur des rois mages a traversé les siècles.
"La première trace de Épiphanie en tant que fête chrétienne apparaît dans l'Evangile selon Matthieu", commente Lily Portugaels. "Il était le seul des quatre évangélistes à parler de rois venus de l'Orient pour se prosterner devant le Christ. En réalité, on ne sait pas du tout s'ils étaient rois ou savants..."
A travers Melchior, Balthazar et Gaspard, déjà nommés de la sorte en hébreux, l’Asie, l’Afrique et l’Europe se sont ainsi réunies autour d’un événement chrétien : la naissance du Christ. Dans ce récit, quelque peu romancé au fil du temps, les Rois Mages n’ont jamais offert de galette au petit Jésus. Une histoire antérieure aux fêtes chrétiennes est en fait venue pimenter l’Épiphanie.
"A Rome, pendant les saturnales (les festivités en l’honneur de Saturne), il était question d'un gâteau avec une fève", explique Lily Portugaels. "Autour de celui-ci, maîtres et esclaves se retrouvaient sur un même pied d’égalité. L’usage d’une fève cachée permettait de renverser l’ordre social et d'élire le roi du jour."
Les p'tits liégeois à la fête
Et à Liège, l’Épiphanie était autrefois un moment particulièrement apprécié par les enfants.
"A l'époque, il y avait les hèyèdjes ou collectes par les enfants pour obtenir des friandises", précise l'ancienne directrice de la Gazette de Liège. "En wallon hèyèdjes est l’action de hèyi (appeler). La tradition du gâteau des rois, elle, est restée bien vivante. A la fin du 18e siècle, les boulangers liégeois en faisait même cadeau à leur clientèle en guise d’étrennes."
Cette tradition ne s’est pas perpétuée... Par contre, on trouve toujours la galette à la boulangerie et c’est royalement bon !