Plus de 15.000 constatations de contrefaçon depuis le début de l'année à Liege Airport

La majorité des marchandises contrefaites provient de Chine, a indiqué jeudi Satoko Nakayama, conseillère générale de la douane, à l'occasion d'une conférence de presse donnée en vue de sensibiliser aux risques liés au Black Friday, date marquant le début des achats de fin d'année.
 
A Liege Airport, principale porte d'entrée en Belgique pour les livraisons d'e-commerce, l'administration générale des douanes et accises du SPF Finances a recensé, entre janvier et octobre 2023, 30 millions de déclarations par mois pour des achats en ligne. Ce chiffre grimpe à 55 millions en novembre et décembre. Entre 2023 et 2024, le nombre moyen de déclarations a explosé, atteignant 82 millions par mois au 30 septembre 2024. En cette période de lancement des achats de fin d'année, on s'attend à dépasser le milliard de déclarations pour les mois de novembre et décembre.
 
Ces achats ne sont toutefois pas sans risque. L'administration générale des douanes et accises et la fédération belge contre la contrefaçon ou le piratage (Nanac) profitent ainsi du Black Friday pour sensibiliser les consommateurs aux risques que peuvent représenter les achats en ligne. Plus de 15.000 constatations d'infractions de contrefaçon concernant les marchandises qui arrivent à Liege Airport ont ainsi été enregistrées depuis le début de l'année, jusqu'au 30 septembre 2024. La plupart de ces marchandises contrefaites (94%) sont originaires de Chine, selon les douanes. Dans une moindre mesure, d'autres proviennent de Turquie et de Hong Kong. Les parfums et cosmétiques arrivent en tête, suivis des vêtements, chaussures et accessoires, puis des jouets et jeux.
 
"Nous mettons en garde notamment vis-à-vis des achats réalisés sur des sites non européens. Les risques sont d'ordre financier car il y a parfois des coûts supplémentaires, mais aussi en termes de sécurité car le produit n'est pas toujours conforme aux normes européennes, ainsi qu'au niveau de l'environnement", précise Satoko Nakayama.
 
Sur base d'une analyse des risques, la douane sélectionne les colis qui devront être soumis à un contrôle par des agents formés à la reconnaissance des marchandises conformes. En cas de suspicion de contrefaçon, le titulaire de la marque est contacté et c'est lui qui décide de la suite à donner. En cas de non-respect des normes européennes, ces marchandises devront subir une expertise.
En 2023, à Liege Airport, 55 tonnes de marchandises ont été détruites. "En 2024, jusque fin septembre, nous étions déjà à 54 tonnes et il est probable que le tonnage soit dépassé d'ici la fin de l'année", relève Isabelle Kelder, chef de division des douanes à Liege Airport.
 
Vu l'explosion des achats en ligne et l'augmentation des constatations d'infractions de contrefaçon, la Nanac lance un appel urgent aux politiques afin de lutter contre la concurrence déloyale et protéger le consommateur face à "l'afflux de produits illégaux".