Assises : Jérémy Davin et Louis Bouton jugés pour le meurtre de Mbaye Wade
Ce mardi, le procès en assises de Jérémy Davin et Louis Bouton a débuté. Les deux hommes sont accusés de l’assassinat de Mbaye Wade, avec la circonstance aggravante de racisme ou d’homophobie. Pour rappel, la victime a été retrouvée morte de 15 coups de couteau à son domicile en septembre 2020.
Le 17 septembre 2020, Mbaye Wade, huissier au palais provincial de Liège, est tué de 15 coups de couteau, assénés par Jérémy Davin, lors d’un rendez-vous homosexuel. Une découverte faite le lendemain par son compagnon, l’avocat pénaliste Pascal Rodeyns. L’accusé, et principal suspect, prétend avoir voulu se venger de la victime au moment des faits. "C'est vrai que plusieurs acteurs de ce procès se posent la question de savoir si monsieur Davin s'est rendu au domicile de la victime pour le tuer du fait qu'il était homosexuel." déclare Me Michel de Grève, avocat de Jérémy Davin. "Toutefois, plusieurs éléments du dossier sont assez clairs là-dessus : si Monsieur Davin retourne au domicile de Monsieur Wade, c'est loin d'être par rapport à son homosexualité. C'est par rapport aux viols dont il a été victime, quelques semaines plus tôt." conclut-il.
Lors de ces premiers débats, l’acte d’accusation indique que Jérémy Davin refoulait son homosexualité. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il se serait tatoué “SS” sur son crâne, afin d’éviter le contact avec des personnes homosexuelles. Plusieurs associations luttant pour les droits des personnes homosexuelles, qui étaient présentes ce matin, se font d’ailleurs partie civile. "Les circonstances du décès sont un peu contredites et donc contradictoires. Il y a des éléments du dossier qui laissent penser que cela pourrait être lié à de l'homophobie ou du racisme. On voit un prévenu qui avait vraiment du mal à accepter son homosexualité et qui était au point de la rejeter tellement qu'il pourrait même en être agressif." explique Michel Fortez, juriste pour Unia. "C'est ce qu'on appelle l'homophobie intériorisée. Il pourrait avoir été motivé par sa non-acceptation de sa propre homosexualité. Le fait qu'il ait aussi des tatouages qui se réfèrent au nazisme, peut aussi laisser penser qu'il y a un fond de racisme dans le dossier, même si les circonstances ne sont pas tout à fait claires."
Jérémy Davin était également accompagné de son complice, Louis Bouton, au moment des faits. Tous deux devront répondre d’assassinat avec la circonstance aggravante de racisme ou d’homophobie.
G.Lafuie