Assises de Liège : l'analyse des douilles ne permet pas de certitudes (updated)
Deux experts en analyses ADN ont témoigné ce mercredi matin devant la cour d'assises de Liège au procès d'Amédeo Troiano, accusé du triple assassinat de Visé. L'ADN de l'accusé a bien été identifié sur quatre douilles retrouvées sur le lieu des faits. Mais les experts émettent certaines réserves et confirment qu'il ne peut être tiré de conclusions avec des certitudes absolues.
L'expert en identification ADN Angelo Abati a précisé que l'expertise a démontré la présence sur les quatre douilles concernées d'un mélange de quatre profils génétiques. Le profil ADN de Benoît Philippens et celui d'Esteban Counet se retrouvent sur les douilles, une présence qui s'explique par une contamination intervenue directement sur la scène de crime. Les douilles éjectées ont probablement roulé sur le sol où se trouvaient d'importantes quantités de sang des victimes. L'expert en identification ADN a surtout identifié le profil génétique d'Amédeo Troiano sur les douilles. Tous les allèles (les éléments qui représentent l'ADN) de l'accusé ont été retrouvés dans l'analyse, même si Amédeo Troiano est le contributeur minoritaire dans le mélange de quatre personnes. Un quatrième profil présent dans le mélange n'a pas été identifié.
Un autre spécialiste en identification ADN a été consulté par la défense. Ce dernier a soutenu qu'il ne peut être tiré de conclusion de l'expertise ADN avec une certitude absolue. L'expert Abati a nuancé et a précisé que la particularité d'un mélange génétique composé de quatre personnes implique qu'il est difficile de tirer des conclusions en termes de statistiques de probabilité. "Mais je suis interpelé car je retrouve tous les allèles du suspect dans le mélange de profil génétique", a précisé l'expert.
Les avocats de la défense d'Amédeo Troiano ont affirmé dans la foulée que rien n'indique que l'ADN de leur client est présent sur les douilles retrouvées sur le lieu des faits. " Cet élément est très important à nos yeux. Notre client et sa famille doivent vivre avec le regard que les gens portent sur eux", a précisé Me Wilmotte, avocat de l'accusé