Début de procès tendu devant les assises de Liège
L'avocat général Pascale Schils a critiqué ce mardi matin en début d'audience l'attitude des avocats de la défense au procès d'Amédeo Troiano, accusé d'un triple assassinat à Visé en avril 2014.
Le Ministère public a regretté le fait que la défense a déposé six rapports de conseillers techniques en l'espace de deux jours. Il s'agit de rapports qui concernent l'ADN, la balistique, l'automobile, l'informatique, la médecine légale, la psychologie et la psychiatrie. "Le fait de déposer six rapports en l'espace de deux jours est une tactique délibérée de la défense pour ne pas soumettre ces pièces à la contradiction. Depuis le début de l'instruction du dossier, l'accusé bénéficie des conseils des mêmes avocats. Ils n'ont pratiquement réclamé aucun devoir depuis le début de l'enquête et lors des différentes étapes devant la chambre des mises en accusation. Tous les éléments contenus dans le réquisitoire étaient connus de leur part depuis le mois de juillet 2015. La défense ne peut invoquer une récente argumentation du parquet général pour déposer ces pièces au dernier moment", a indiqué Mme Schils.
Pour la défense, Me Alexandre Wilmotte a évoqué une chape de plomb qui pèse sur le procès. L'avocat a rappelé que le dépôt des différentes pièces relève de son droit à ce stade de la procédure. La défense d'Amédeo Troiano entend toujours critiquer l'interprétation des rapports des experts officiels par le ministère public. Les différentes pièces déposées en dernière minute et les demandes d'auditions de plusieurs conseillers techniques sollicitées par la défense ont pour conséquence de bouleverser l'entièreté du programme qui avait été établi par le président Philippe Gorlé lors d'une séance préliminaire au procès.
L'accusé a par ailleurs été brièvement interrogé sur la présence, dans son GSM, d'une photo d'une arme Smith & Wesson similaire à celle qui aurait été utilisée pour les faits. "Je n'ai rien à dire. C'est une arme que je ne possède plus car elle a été vendue", a indiqué l'accusé.