Explosion de la rue Léopold : le procès se poursuit

Le procès de l'explosion de la rue Léopold se poursuit depuis lundi.

Pour les experts, l'explosion survenue dans la nuit du 26 au 27 janvier 2010 a été causée par une fuite de gaz naturel et ce dernier s'est accumulé dans un faux plafond pour s'infiltrer au premier étage et provoquer l'explosion. 12 à 15 mètres cubes de gaz ont dû s'échapper dans un délai de l'ordre de quatre heures. Mais d'où provenait la fuite ? Si les experts ont admis que la cause exacte était inconnue, ils ont mis en avant une installation "vétuste, non en ordre et dangereuse" dans le bâtiment du numéro 18. Ils ont surtout pointé le "bricolage" réalisé pour raccorder les 4e et 5e étages du bâtiment en gaz. L'installation a été réalisée par "une personne aux compétences inconnues", l'un des experts mettant en exergue que le propriétaire ne se souvient pas du nom de celle-ci.

Selon le rapport des experts, l'immeuble situé au numéro 18, où l'explosion a retenti en 2010, n'était "pas en ordre, il était vétuste et dangereux". Ils estiment que les installations de gaz n'étaient pas conformes. 

 Ce qui a agacé un des prévenus, agent du Service de la sécurité et de la salubrité publiques (SSSP) de la Ville de Liège. Il a expliqué s'être rendu deux fois en 2008 dans le bâtiment, notamment à la suite d'une plainte d'une locataire, où il a constaté plusieurs manquements. Un rapport technique, listant les éléments à mettre en conformité, a dès lors été envoyé au propriétaire. Lors de sa visite du 16 janvier 2009, il inscrit dans son rapport une menace de prise d'arrêté d'inhabilité car les travaux concernant l'installation électrique mettaient en danger la stabilité de l'immeuble. Lors de ses visites ultérieures en février 2009, tout avait été mis en conformité, a-t-il assuré.  Sa cheffe de service, également sur le banc des prévenus, a aussi estimé qu'aucune négligence n'avait été commise par son agent technique.

Dans leurs plaidoiries, les  parties civiles ont travaillé à rejeter les arguments avancés par la défense, accusée de "jouer la montre" pour que le dossier soit prescrit ou que le délai raisonnable soit dépassé. Les sept avocats de parties civiles ont pris le temps de défendre le rapport d'expertise que plusieurs avocats de la défense ont attaqué, notamment lundi, lors de l'audition des experts. Le manque de preuves tangibles a notamment été avancé. 

Les parties civiles ont demandé au tribunal de reconnaître les quatre prévenus coupables de 14 homicides involontaires, par défaut de prévoyance et de précaution, ainsi que de coups et blessures involontaires, par défaut de prévoyance et de précaution, commis sur 19 personnes. Elles ont également plaidé que les faits ne devaient pas être considérés comme prescrits et que le délai raisonnable ne devait pas être jugé dépassé car la lenteur de la procédure est à imputer, selon elles, aux prévenus.

Après ces plaidoiries, le tribunal a écouté les témoignages d'une rescapée et de proches des victimes. Un moment émouvant où chacun a exprimé sa douleur. Une jeune femme qui habitait au premier étage du numéro 20 a expliqué avoir été secourue assez rapidement avant d'être emmenée aux urgences. Sa fille de 12 ans, elle, est restée coincée sous les décombres pendant 12 heures avant d'être sauvée. Désormais, c'est la culpabilité qui la ronge, elle qui vit toujours et plus ses voisins, plus jeunes qu'elle. Pères, mères, sœurs et frères des victimes décédées sont ensuite venus dire leur souffrance et leurs interrogations. Les sœurs d’Andy ne comprennent pas pourquoi leur frère qui a été retrouvé dans les premiers a succombé le dernier, 32 heures après l’explosion. Laxisme, négligence et manque de responsabilité, pour le père de Vicky, sont les trois mots qui résument ce drame.

Alain W 

 

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