Rentrée judicaire : dépoussiérer les habitudes
Le premier président de la cour d'appel de Liège, Marc Dewart, a affirmé lundi son souhait de moderniser l'assemblée solennelle de rentrée judiciaire. Un lifting progressif a déjà été entamé cette année tandis que d'autres évolutions seront apportées en 2019.
Le premier président de la cour d'appel de Liège Marc Dewart a épinglé dans sa mercuriale quelques touches de modernité qui ont été apportées à cette cérémonie.
Les magistrats liégeois occupaient une partie plus restreinte de la salle d'audience pour laisser plus de place à leurs invités. Ils se sont exprimés face à leurs hôtes, et non plus de dos, tandis que certains de leurs propos étaient agrémentés d'images projetées sur les murs de la salle d'audience. L'an prochain, la cérémonie de rentrée de la cour du travail sera commune à celle de la cour d'appel. "Notre credo est que la rentrée n'est pas la rentrée de la seule cour d'appel, mais la rentrée de toutes les entités judiciaires et de tous les acteurs judiciaires du ressort. Elle doit pouvoir adresser un message compréhensible à nos hôtes et au monde extérieur. Nous voulons dépoussiérer les habitudes de la rentrée judiciaire", a indiqué Marc Dewart.
Le premier président, le procureur général Christian De Valkeneer et le bâtonnier Isabelle Tasset ont ensuite abordé le thème de l'accessibilité de la justice. "Ce sujet fait partie des valeurs essentielles que se doivent de défendre les acteurs du monde judiciaire. Il fait appel à la notion de service public de la justice", a insisté Marc Dewart.
Avant d'exprimer ses réserves à l'égard du "Plan Justice" lancé en 2015 par le ministre de la Justice Koen Geens afin de réduire le coût et augmenter l'efficience de la justice. "Dans la pratique, cela se traduit par une diminution du budget et du personnel judiciaire (10%), par une forte augmentation des tarifs des droits de greffe, par une augmentation des amendes pénales ou encore par des conditions d'accès à l'aide juridique durcies. Les réformes basées sur des considérations budgétaires ont eu un impact sur la qualité de la justice. La justice est-elle encore un service public suffisamment accessible à tous de manière égalitaire?", a-t-il interpellé en guise de conclusion