La pollution lumineuse sur la table du parlement wallon
À l’heure où le prix de l’énergie ne cesse d’augmenter, le débat autour des éclairages publics revient sur la table du parlement wallon. Même depuis l’espace, on constate aisément que notre pays bat tous les records en matière de pollution lumineuse. Il est donc question d’éteindre les lumières qui ne sont pas indispensables pendant une partie de la nuit.
La Belgique est en retard en matière d’éclairage public. Cela se voit notamment depuis l'espace, depuis lequel notre pays est beaucoup plus visible que les autres. Plusieurs parlementaires ont interpellé cette semaine le gouvernement wallon à propos de ce problème. "Ce que nous demandons au gouvernement, c'est de pouvoir étudier les bonnes méthodes pour limiter les éclairages trop omniprésents en Belgique. Il y a de nombreuses situations dans lesquelles l'éclairage est inutile alors qu'il faut penser à réduire notre consommation d'énergie", souligne Philippe Dodrimont, un député wallon originaire d'Aywaille.
Éteindre les lumières non-indispensables pendant une partie de la nuit serait un avantage pour le portefeuille des commune, pour la lutte contre le réchauffement climatique, et pour bien d’autres thématiques. "La faune et la flore sont très affectées par la pollution lumineuse. La biodiversité diminue notamment à cause de nos éclairages. De nombreux animaux nocturnes ont de plus en plus de mal à trouver leurs proies et ne sont pas du tout adaptés à cette luminosité en pleine nuit", indique Emmanuel Jehin, astronome à l'ULiège et maître de recherche au FNRS.
Emmanuel Jehin s’est intéressé longuement au sujet. Il soutient notamment que la pollution lumineuse de nos routes créées de réelles barrières pour les animaux nocturnes. Pourtant, plusieurs études confirment qu’éteindre ces lumières n’augmenterait pas forcément le nombre d’accidents routiers. "L'avantage, c'est que comme il fait noir, les conducteurs ont tendance à rouler moins vite. Par contre, ils voient évidemment moins loin. De toute façon, la lumière n'est pas une cause d'accident importante par rapport à d'autres facteurs comme la drogue ou l'alcool", explique Benoit Godart, le porte-parole de Vias. Dans 15 jours, le Parlement wallon devrait valider le lancement de cette étude pour définir les impacts de la pollution lumineuse. Des solutions devraient ensuite être trouvées pour que notre pays rejoigne nos voisins sur la voie du progrès. (P.J.)