CGSP Cheminots : grève contre la fermeture de 44 guichets SNCB
Les cheminots suivaient un mouvement de grève aujourd’hui entre 10h et 15h partout en Belgique. Au travers de cette action, les travailleurs du rail protestaient contre la décision de la SNCB de fermer 44 guichets SNCB, remplacé par des automates. En région liégeoise, ils s’étaient rassemblés ce matin à Ans, une gare dont le guichet sera fermé d’ici à la fin de l’année 2021.
Un guichet fermé, et des achats de titre de transport uniquement réalisable via des automates ou internet, c’est ce qui attend les navetteurs à Ans mais aussi dans 43 autres gares belges. Cette décision a été prise en février par la SNCB. Les horaires d’ouverture de 37 autres guichets seront également adaptés et réduits. Des mesures qui, à terme, menacent l’emploi et ne passent pas auprès des syndicats.
"Les emplois sont indirectement menacés" explique Anthony Segnorino-Gelo, secrétaire Régional CGSP Cheminots. "La volonté est à terme de ne pas remplacer septante-sept agents. On ne parle pas de licenciement sec. On parle d’ici 2022, d’un non-remplacement de septante-sept équivalents temps pleins."
Du coté des voyageurs, représentés par Navetteurs.be, ces fermetures de guichets sont synonymes de perte de qualité du service public et d’exclusion pour certains publics.
"Ces fermetures ont beaucoup d’impacts directs pour les voyageurs" explique Gianni Tabbone, porte-parole de Navetteurs.be. "C’est une déshumanisation des gares et une dégradation du service public pour les voyageurs. C’est également une perte du contrôle sociale, car le rôle d’un guichetier n’est pas uniquement de vendre des billets. Pour nous, c’est une nouvelle étape vers la stigmatisation des personnes les plus faibles, notamment les personnes souffrant d’un handicap et qui de facto n’auront jamais accès au digital".
La SNCB ferme les guichets dans certaines gares de moyenne importance en se basant sur les chiffres des ventes de tickets de ceux-ci, qui sont jugé trop faible que pour y maintenir du personnel. Mais pour les organisations syndicales, ces chiffres sont biaisés.
"Les chiffres utilisés sont forcément biaisés" déclare Marc Eyen, secrétaire permanent CSC-Transcom chemins de fer. "La SNCB a mis en place le steewarding. Elle invite les guichetiers à prendre les voyageurs par la main pour les amener aux automates. Et forcément, les automates ne sont pas comptabilisés dans la vente des guichetiers."
Par ce mouvement de grève, les guichetiers veulent se faire entendre et obtenir une modification de ce plan entériné par leurs employeurs et auquel le gouvernement ne s’est pas opposés.
"On a deux revendications aujourd’hui" explique Anthony Segnorino-Gelo, secrétaire Régional CGSP Cheminots. "Premièrement, on veut obtenir un moratoire pour éviter la fermeture de ces 44 guichets. Ensuite, la deuxième revendication, c’est d’imposer au gouvernement d’inclure dans le contrat de gestion qui est conclu avec la SNCB de conserver un maximum de guichets à travers tout le pays."
Le contrat de gestion est en cours d’élaboration. Il ne sera pas prêt avant 2022. Trop tard peut-être pour revenir en arrière. Les syndicats n’excluent pas d’autres actions afin d’obtenir un moratoire sur la fermeture annoncée de ces 44 guichets.