Le jeu vidéo s'étudie et se conserve à Liège
Avec le temps, le jeu vidéo a pris une place importante dans notre société. Ce médium est devenu un objet culturel au même titre que la littérature ou que le cinéma. C’est pourquoi il existe aujourd’hui de nombreuses recherches sur le jeu vidéo. La cité ardente n’est pas en reste avec son Liege Game Lab. Découverte de ce pôle de recherches de l’ULiege.
De la préservation et de la patrimonialisation - une urgence à l'heure actuelle
Dans les bureaux du Liège Game Lab manettes, consoles et thèses de recherches se côtoient. Ici, le jeu vidéo c’est du sérieux ! Depuis 2016 le paysage vidéoludique est étudié par ce collectif de chercheurs de l’université de Liège. Un de leurs projets est de créer 3 archives, dont une dédiée aux jeux vidéo amateurs. "Dans les premiers temps du jeu vidéo, c'était un médium qui était assez décrié, assez méprisé... Si bien, qu'il n'y a eu directement des initiatives de préservation." commente Fanny Barnabé, chercheuse au Liege Game Lab. "Il y a toutes sortes de jeux, toutes sortes de productions, toutes sortes de sources qui ont disparu. Il est un peu urgent, à l'heure actuelle, de se lancer dans des activités de préservation pour pouvoir récupérer ce passé de la culture vidéoludique tant qu'il est encore à portée de main et qu'il n'a pas encore disparu."
Des musées du jeu vidéo émergent à différents endroits du globe, mais ceux-ci sont bien souvent dédiés à la "grande histoire" du jeu vidéo, et non pas aux initiatives plus modestes.
Le Liege Game Lab se consacre également à la mise en place de 2 autres archives. L’une d’elles est dédiée à l’histoire du jeu vidéo en Belgique, l’autre à la presse spécialisée du jeu vidéo.
De la transmission de savoirs
Ici on conserve... mais on partage également ! Le Liege Game Lab a lancé, en partenariat avec la Province de Liège, le Digital Lab, spécialisé dans la médiation sur le numérique. C'est notamment à eux que nous devons le projet Liège Craft qui a pour objectif de reconstruire et repenser Liège sur le jeu vidéo "bac à sable" qu'est Minecraft. (Un jeu "bac à sable", ou plus communément "sandbox" est un jeu qui fait principalement appel à la créativité des joueurs).
"Certains des chercheurs d'ici vont faire des animations de créations de jeux vidéo avec un public scolaire et aussi des animations autour de l'initiation aux différentes manières de raconter des histoires à travers un ordinateur. Ce n'est pas nécessairement que le jeu vidéo, cela peut-être aussi la bande dessinée interactive, etc." détaille Nicolas Castelain, coordinateur du Digital Lab.
Former les acteurs de demain
Le jeu vidéo est aujourd’hui un moyen de communication à part entière. Les chercheurs du Liege Game Lab dispensent un cours, tant théorique que pratique, à des étudiants de l'université de Liège.
Pour permettre à différentes structures et associations d’intégrer cet atout à leur panel d’outils numériques, le Liege Game Lab se prépare à lancer en janvier 2021 un certificat intitulé « travailler avec la culture vidéoludique ». "L'objectif, ce sera de permettre aux membres du secteur associatif ou socio-culturel d'utiliser le jeu vidéo." détaille Fanny Barnabé. "Que ce soit pour enseigner quelque chose, pour transmettre un contenu, pour permettre à leur public de s'impliquer d'une autre manière dans leurs activités... Je pense notamment aux musées, qui commencent à utiliser de plus en plus le jeu vidéo pour permettre au public de s'engager différemment avec leurs collections."
Vous pouvez faire avancer la recherche !
Si vous avez d’anciens magazines de jeux vidéo, des consoles ou des cartouches de jeux qui traînent votre grenier… Peut-être bien que ceux-ci peuvent intéresser le Liege Game Lab qui est toujours attentif aux dons et aux dépôts. Des éléments qui pourraient faire avancer la recherche sur ces mondes numériques qui n’ont pas fini de nous fasciner.
Ces dépôts peuvent s'effectuer au numéro 17 de la rue des Croisières à Liège, juste à côté de la bibliothèque des Chiroux.
Plus d'informations sur le Liege Game Lab par ici.
Pierre D. & Luca P.