Un collectif citoyen veut sauver "La petite Fagne Ansoise"

Un collectif citoyen s'est formé pour protéger un petit bois de 17 hectares à Ans. Ce bois situé en zone industrielle devrait voir l'arrivée de l'entreprise Trasis qui compte s'y étendre. Une réunion d'information publique est prévue en février.

Un petit bois de 17 hectares se cache derrière la gare de Ans. Serge, Dominique ou Luc ont l’habitude de s’y promener. Mais ce coin de nature risque de disparaître. C’est ici que Trasis, l'entreprise liégeoise spécialisée dans la médecine radioactive, compte s’étendre. Alors ces quelques amis se mobilisent pour protéger ce lieu. Ils ont créé le collectif La petite fagne Ansoise :
« Nous autres on l'a rebaptisée “La petite Fagne d’Ans”, parce qu'il y a des terres qui proviennent directement des fagnes, explique Dominique Noël, le président du collectif. Dans les années 80, 70-80, on a transformé certains lieux dans les Fagnes, notamment l'autoroute Liège, Francorchamps et Prüm. Et là, il y a eu des terres qui sont venues ici. Pour combler d'anciennes constructions abandonnées qui ont été rasées : une fabrique à huiles, une de constructions métalliques… Et on a planifié tous ces terrains là et on a fait en sorte que la nature revienne et reprenne ses droits. La nature a repris ses droits et joliment bien. »
« Nous, nous voulons vivre en harmonie avec la nature, insiste Serge Fontaine, membre du collectif. Et aujourd'hui, on se fédère à travers des mouvements pour lutter contre cette pression politique, cette pression des industriels, cette pression des promoteurs immobiliers. »
« Beaucoup de jeunes, beaucoup de personnes viennent se promener ici parce que finalement, c'est le seul endroit qu'ils trouvent dans la région ou autour. Sinon, il faut aller au Sart Tilman, bien loin d'ici. Donc, je crois que les jeunes, c'est vraiment important pour eux, parce que les mouvements de jeunesse n'ont plus rien du tout à part ce terrain ci. Moi, c'est pour ça que je me bats, c'est pour ces jeunes et pour les générations suivantes. »
 
Le terrain de cette friche appartient à la SNCB, la Région Wallonne, et à des propriétaires privés. Une dizaine de riverains composent le collectif, qui a lancé une pétition visant les 5000 signatures. Pour le moment 700 ont été récoltées.
« Je ne peux que saluer les personnes qui défendent la biodiversité, réagit le bourgmestre d’Ans, Grégory Philippin. Mais voilà, en tant que politique, on doit faire des arbitrages et prendre des décisions proportionnées. Et donc je pense que le projet que j'ai vu est noble puisqu'il s'agit d'une entreprise qui travaille dans la recherche contre le cancer. Ça peut créer entre 300 et 600 emplois à haute valeur ajoutée. Et la zone est en zone industrielle. Ce qui est important ici, c'est qu'il y a une réunion d'information préalable de manière justement à permettre à tout un chacun de s'exprimer. Et donc je ne doute pas que non seulement les promoteurs, mais la Région wallonne et en particulier le DNF, donc la direction Nature et Forêt, à un moment donné, émettront des recommandations et forcément qu'on y sera attentif également. »
La réunion d’information publique a lieu le mercredi 12 février à 19h30 à l’administration communale. Une réunion qui pourrait être décisive pour l’avenir de ce petit bout de nature à Ans.
 

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