Herstal : une chapelle de l'époque de Charlemagne ?
Les archéologues ont découvert une ancienne chapelle lors des fouilles de la place Licourt, à Herstal. Tout près, des sarcophages du VIIe ou VIIIe siècle ont été trouvés. Rien ne permet cependant de relier ces vestiges à un éventuel palais de l'Empereur.
Un mur, en forme d’arc de cercle, au beau milieu du champs de fouilles de la place Licourt, à Herstal : c’est une des découvertes de l’équipe d’archéologues de l'Agence Wallonne du Patrimoine qui travaillent sur le site depuis le mois de février de cette année. Durant ces 10 mois d'exploration, ce sont essentiellement des tombes et des restes de murs qui avaient été mis au jour.
"Elle nous était totalement inconnue", explique Sophie de Bernardy de Sigoyer, qui est archéologue à l'Agence wallonne du Patrimoine. "A priori, nous n'avons pas ,dans les sources, de traces de cette chapelle ou de cette petite église."
Une des difficultés reste toujours de trouver des éléments qui permettraient de dater ces constructions avec certitude. La réponse viendra peut être d'un de ces sarcophages dégagés juste au pied de la petite chapelle.
"Dans un de ces sarcophage, il y avait deux squelettes superposés, et on a envoyé à la datation le premier occupant", détaille Sophie de Bernardy de Sigoyer. "Donc, nous attendons pour pouvoir donner une date pour cet édifice religieux".
Ces sarcophages sont typiques des 7e et 8e siècles. Comme le chantier de fouilles est à Herstal, on ne peut s'empêcher de penser à Charlemagne, dont on n'a jamais retrouvé de traces de son palais. Mais l'archéologue veut rester extrêmement prudente.
"Ce type de sarcophage est quand même régulièrement réutilisé. L'objet, on sait qu'il est de cette période-là. Mais on va attendre de dater le squelette pour pouvoir vraiment savoir quand la personne a été enterrée", tempère Sophie de Bernardy de Sigoyer.
Près de 35 tombes, la plupart d'enfants, ont pu être étudiées. Certaines sont toujours en cours d'exploration. Les fouilles se poursuivront à d'autres endroits, dont certains sont actuellement inaccessibles.
"C'est toujours comme ça,", sourit Sophie de Bernardy de Sigoyer. "A l'endroit où on met nos conteneurs, il y a quelque chose. Et en fait, si on veut avoir le plan complet, enfin le maximum, on est obligé de le déplacer pour décaper en dessous. D'autant plus qu'on sait qu'on a un troisième sarcophage sous le container".
Chapelle carolingienne ou pas ?
Les archéologues restent extrêmement prudents. Il faudra donc attendre le résultat des analyses au carbone des ossements du sarcophage pour obtenir une datation précise. La réponse arrivera peut être quand tout le champ de fouilles sera remblayé.
Car curieusement, malgré l'abandon du projet d'une ligne de tram entre Liège et Herstal, il est toujours prévu que les archéologues rendent le site au mois de février 2025.
Eric Ortmans