Nafi Thiam : rentrer chez moi et me reposer
Nafissatou Thiam a reçu sa médaille d'or olympique à l'heptathlon, la 2e de sa carrière, des mains de Pierre-Olivier Beckrers, le président du Comité Olympique et Interfédéral belge vendredi dans le stade olympique de Tokyo
Un peu plus tard, Nafi Thiam est revenue, en conférence de presse, sur son heptathlon couronné d'une médaille d'or la veille. Elle a souligné à quel point elle était épuisée et a expliqué la pression qu'elle a ressentie ces dernières années.
"J'ai très très peu dormi", a-t-elle précisé. "Essentiellement à cause de l'excitation mais aussi parce que j'ai passé des heures au téléphone avec la famille et les amis. Les hockeyeurs faisaient la fête et je les ai rejoints mais j'étais cuite. Je me suis assise par terre et j'ai papoté avec eux." Jeudi soir, la Namuroise expliquait encore qu'elle ne réalisait pas son exploit. "Entre-temps, j'en prends doucement conscience mais le processus va demander encore un peu de temps. Je n'ai pas encore eu non plus le temps de regarder tous les messages que j'ai reçus."
Une championne épuisée
L'épuisement qu'elle évoquait après la fin de l'épreuve ne s'est pas encore dissipé. "Ce dont j'ai envie maintenant? Rentrer chez moi et me reposer. Pour être auprès de ma famille et de mes amis. Et pour dormir dans un lit qui n'est pas fait en carton. Je suis tellement fatiguée que mes réponses ne sont peut-être pas cohérentes", dit en riant la double championne olympique.
Nafi Thiam évoque aussi la pression à laquelle elle a été soumise. "L'attente des gens est énorme. Il faut toujours se positionner en vue du prochain objectif. Pour le moment, je ne veux pas entendre parler des prochains JO. Pourrais-je maintenant me reposer et profiter un peu?", supplie-t-elle. "Les commentaires sont parfois difficiles. Il y a les réseaux sociaux mais aussi la presse classique. Après Doha, j'ai dû lire à quel point j'étais mauvaise, et même ici à Tokyo un journaliste a crû bon de prétendre qu'à 26 ans, je ne progressais plus du tout." Après une première journée compliquée, il est devenu évident que ce ne serait pas simple pour elle à Tokyo, mais Nafi a continué à croire en l'or. Ce qui n'a pas été le cas de tous les observateurs. "Après deux épreuves, certains ont affirmé que j'allais rentrer bredouille. Je m'interroge. Eux n'auraient jamais fini l'heptathlon, je pense. Moi, je me suis battue jusqu'au bout", rappelle-t-elle.