Charline Van Snick, judocate médaillée aux JO, met un terme à sa carrière
« C'est un jour un peu particulier pour moi parce que j'ai décidé de tourner la dernière page de ma carrière sportive professionnelle pour écrire un nouveau livre, en quelque sorte ». Médaillée de bronze aux JO, deux fois championne d’Europe et 28ème mondiale toutes catégories confondues, A 33 ans Charline Van Snick raccroche son kimono de compétition, avec beaucoup d’émotions.
De la fierté, mais aussi de la colère : en 2014, elle a été suspendue par la fédération francophone de judo et est partie s'entraîner en France. Une blessure toujours vive : « J'étais violentée, harcelée par mon entraîneur et en plus de ça, une personne proche de mon entourage a mis de la cocaïne dans ma boisson un jour de compétition. Et ce jour-là, ma fédération m'a exclue des tatamis. Ils ne m'ont jamais soutenue et m'ont tourné le dos. Et ils ont même été dire aux journalistes que je consommais de la cocaïne pour perdre mon poids. Donc à partir de ce moment là, je ne travaille pas avec des gens comme ça. Je suis partie et ils ont essayé de me récupérer en me disant maintenant, tu reviens avec nous. J'ai rigolé au nez de ces gens là en disant on ne retourne pas vers ceux qui nous mettent par terre et qui nous crache dessus. », réagit Charline Van Snick lors de la conférence de presse de ce mardi matin.
« Quand on traverse un trauma et qu'on est face à des périodes très, très sombres de la vie, on a besoin d'un ou plusieurs piliers pour enclencher le processus de résilience. Et dans ces piliers, on a besoin d'exemple. Et moi même, je me suis servi d'exemple avant moi et aujourd'hui, j'ai envie de pouvoir donner cette voix pour servir d'exemple et aider les personnes à enclencher ces processus de résilience. »
Tournée vers le futur, la Liégeoise veut faire évoluer les mentalités, et travailler à un monde du sport plus inclusif pour les femmes. Diagnostiquée d’un burnout sportif en septembre, la santé mentale est une de ses priorités pour ce nouveau chapitre. « Malgré le fait qu'on parle, il y a peu de choses qui changent sur le terrain et j'ai envie de faire partie des gens qui contribuent à ces combats. »
A. Gerday