L'art liégeois se conjugue au féminin au centre wallon d'art contemporain
Le centre wallon d’art contemporain accueille jusqu’au 13 mars prochain une exposition sur l’art liégeois au féminin. Une sélection de 35 œuvres provenant de la collection artistique de la province de Liège. Des femmes qui, au fil des ans, ont progressivement pu faire leur place et leur nom dans la profession.
« J’ai rendez-vous avec elles », elles, ce sont 35 femmes artistes liégeoises dont les œuvres enrichissent la collection artistique de la Province de Liège. Une collection qui compte pas moins de 3.000 pièces, et dans laquelle les femmes ont progressivement pu fait leur place depuis sa création en 1939.
`« En cette période critique, notamment pour l’ensemble du secteur culturel, il paraissait intéressant de mettre en avant le travail des femmes artistes de notre région, rendre hommage à leur créativité et à leur pugnacité.En effet, si leurs homologues masculins doivent aussi se battre pour obtenir visibilité et reconnaissance, c’est encore plus vrai pour les femmes artistes. Le milieu culturel n’étant malheureusement pas une exception à cette problématique », commente Anna Ozanne collaboratrice culture Province de Liège.
L’exposition rassemble des œuvres d’époques différentes et offre une variété de disciplines artistiques. La peinture est largement représentée ici, à l’image de la collection, mais d’autres techniques sont mises à l’honneur, comme cette vidéo d’Eva Lhoest. « Elle explore les façons dont toutes les natures d'images mentales, en particulier le souvenir et la réminiscence, tendent à se re-matérialiser dans une forme technologique. L'artiste poursuit avant tout l'exploration de la mémoire et de son infime et étrange réalité subsistante. Pièces après pièces, elle s’approprie les technologies de son contemporain pour révéler à la fois leur nature de prothèses d'appréhension du monde et leur potentiel en tant que médium artistique », précise Anna Ozanne.
Parmi les dernières acquisitions, on s’arrêtera aussi sur l’installation percutante de Marie-Claire Krell au troisième étage et qui s’inspire d’une tuerie de masse en Allemagne.
« Marie-Claire Krell raconte des histoires dans un espace tridimensionnel. Figures et vidéos en papier mâché esquissent des situations énigmatiques, des figures condensées laissent place aux associations. Les contrastes aiguisent la perception de l'observateur.
L’artiste met l'observateur au défi de poser des questions, de raconter ses histoires. Pourquoi le garçon a-t-il un pistolet à la main ?
L'observateur est entrainé dans l'action, toute distance de sécurité pour lui est perdue. À ce moment précis, l'image tridimensionnelle devient réalité, l'observateur faisant partie de l'image ».
Et plus classique, la photographie noir et blanc de la Liégeoise Lara Gasparoto.
« La photographe belge Lara Gasparotto a développé un univers intimiste captivant des moments de douceur et de mélancolie.
Comme des souvenirs se transformant en rêves, le récit de ses images prend vie à travers l'atmosphère issue de la relation entre la lumière et le silence », commente encore Anna Ozanne. « Les images de Lara vibrent littéralement devant nos yeux, elles nous transmettent une tension, palpable et immédiatement reconnaissable, quel qu’en soit le sujet ».
Des femmes artistes à l’honneur dans cette exposition, mais pas exclusivement. Un homme les accompagne, Dario Caterina avec sa « femme éloignée d’Afrique » rejoint ainsi la thématique. Une exposition à découvrir à la Chataigneraie à Flémalle, jusqu’au 13 mars.
Sophie Driesen