Les mots claquent à la Slamerie, à l'Atelier Rock de Huy
Pendant un an et une fois par mois, des soirées slam rythment la ville de Huy à l'Atelier Rock. Le concept est simple, la scène et le micro sont ouverts : tout le monde peut slammer.
Les mots claquent et résonnent dans la salle de l’Atelier Rock à Huy. Des textes personnels, écrits avec le cœur et partagés avec sincérité. Un jeudi par mois, des artistes en herbe prennent le micro et slamment leurs texte sans artifice
« Concrètement, les micros ouverts, on arrive, on s'inscrit le jour même, on sait jamais trop ce qui va se passer. Donc c'est le public qui fait la scène et inversement. On voyage beaucoup, ça peut être parfois très très dur, parfois on rigole. Mais c'est toujours un sujet, on débat après et c'est ça qui est bien. Parce que voilà, on partage des choses qui touchent à l'intime, au social, au politique et chacun, chacune s'y retrouve un petit peu d'une manière ou d'une autre. Et donc ça donne matière à penser, matière à discuter. »
Pour ouvrir le bal, des artistes confirmés se relaient. Ce mois-ci c’est le poète carolo Jérémie Tholomé qui prend le micro
« J'ai commencé le slam en 2016. J'ai été en fait un des premiers slameurs publiés, donc à avoir eu cette envie d'aller vers une maison d'édition pour que les textes existent aussi sur le papier. Et depuis deux ou trois ans, ce que j'aime énormément, c'est m'entourer sur la scène. Ce soir, je serai par exemple avec une violoncelliste qui m'accompagnera pendant une partie de la prestation. Et moi je trouve que collectivement, ça donne de la beauté, de la force. Et peut-être que pour les personnes qui sont moins habituées à la poésie ou qui à priori trouveraient ça désuet, le fait qu'il y ait une part de musique permet vraiment de peut-être rentrer plus facilement dans le texte. »
Les textes et les émotions s'enchaînent. Un exercice grisant de poésie partagée. Beaucoup montent sur scène pour la première fois. Mais ce ne sera surement pas la dernière.
« Je suis venue le mois passé un peu en observatrice, comme ça pour un peu comment ça se passait. Avec de très beaux textes et beaucoup d'émotions. Et puis moi j'avais pris un texte, puis j'ai pas osé. Donc j'ai regardé, voilà. Et puis on est revenu avec mes amis là, un autre ami qui est passé sur scène aujourd'hui aussi, et très bien. J'avais un peu, je sais pas si c'est du trac, comme un peu d'appréhension. Et puis non, en fait, une fois qu'on m'a appelé, c'est passé. »
« C'est un espace super bienveillant et je sens que c'est un espace où je peux m'exprimer, où je n'ai pas besoin de porter un titre, de dire je suis artiste, je suis ceci. Je suis en fait une personne qui a le droit de s'exprimer et moi je ne m'excuse de rien. Et les gens ici ont compris ça aussi. Il y a une bienveillance collective. »
La Slamerie revient le jeudi 5 décembre, avec la poétesse Marie Darrah cette fois. Pour un moment suspendu et bienveillant, beaucoup de surprises et surtout de l’émotion.