Le pianiste Patrick Dheur livre ses compositions les plus intimes
Patrick Dheur embarque dans un voyage musical personnel. Résumé d’une dizaine d'années d’activité de concerts en tant que compositeur et interprète, il sort un album plus intime, où il se dévoile.
On se livre au public toujours à travers le filtre de la musique et du compositeur. Et là, le filtre, c'est moi-même dans ma propre musique, donc c'est vraiment moi. Et je suis content parce que dans le cd, le producteur était d'accord de mettre un livret assez important en plusieurs langues où j'explique assez brièvement le parcours à faire dans ce type de musique et d'abord l'écouter. Et puis se dire tient, par où est il allé pour écrire ce genre de choses. Il y a des tas de lectures, des tas de voyages, des tas d’idées, des tas… d'étapes pianistiques aussi. Je suis tout le temps avec mon piano. Et par exemple, j'ai comme habitude depuis toujours, depuis que je suis tout petit sur scène, d'improviser pour me mettre en doigts, pour m’échauffer. Donc c'est quelque chose d'extrêmement naturel. C'est un peu un flux continu de notes. Et puis un jour, on décide de le mettre sur papier et de composer, de vraiment construire l'ensemble qui est un tout autre travail que l'improvisation.
L’album débute sur neuf préludes qui vont crescendo puis on passe à un concerto métamorphique pour piano à quatre mains et instruments à corde, enregistré live.
En général, je me suis aperçu de ça aussi dans ma musique: ça commence mal et ça finit bien, si je peux résumer ainsi. Et souvent, il y a des tensions, ce que j'appelle des tensions harmoniques dans la musique, c'est toujours en fait une apogée,une attente, une montée et une dissonance qui va vers une consonance. Et l'ensemble de mon œuvre est souvent faite sur ce type là, on le ressent. Les préludes, par exemple,je viens de jouer un extrait du huitième Prélude : ça commence par la des harmonies, et ça va jusqu'au-dessus, et libre. Donc vers quelque chose d'aussi musicalement beaucoup plus accessible. Ça doit s'écouter aussi au premier degré.
L’artiste liégeois est en pleine création d'une œuvre majeure, une fresque symphonique commandée spécialement par le Festival international de Varna. Avec la sortie ce vendredi 5 janvier de son album, il n’a pas fini de créer et d’émerveiller, et ce au quatre coins de la planète.
A. Gerday