Une peintre liégeoise sort de l'oubli : "Marguerite Radoux : ma vie est ma peinture"
Une artiste liégeoise du siècle dernier, Marguerite Radoux, sort de l'oubli. Eparpillées entre musées et particuliers, ses toiles se cachent encore. 35 ont été retrouvées et rassemblées pour cette rétrospective.
Marguerite Radoux revient à Liège. Une peintre exceptionnelle, tombée dans l’oubli, dont les tableaux ont été dispersés, puis retrouvés pour cette toute première exposition rétrospective, à la Galerie des Beaux-arts de Liège.
« Elle naît à Liège en 1863, dans un endroit bien particulier qui est le Conservatoire de musique de Liège. Son père était le directeur et elle passe toute son enfance à Liège et elle s’y forme également. D'abord au Conservatoire parce qu’elle naît dans un milieu très très musical et il va de soi qu'elle va devenir musicienne. Elle devient finalement cantatrice. »
Marguerite Radoux réussit ensuite brillamment des études de peinture à Liège, et commence à exposer. Elle a produit des dizaines de tableaux en tout genre, dont une trentaine ont été rassemblés pour cette exposition, après un long travail de recherche. Ses oeuvres sont éparpillées et difficiles à retrouver, comme cet autoportrait fascinant dont on ne dispose plus que de photographie
« C'est malheureusement un tableau qu'on n'a pas retrouvé encore, mais je lance un appel. Elle se peint comme femme araignée qui essaye d'attirer les hommes dans sa toile dans un tableau très très mystérieux et romantique sur lequel on va écrire des poèmes et qui va circuler au moins jusqu'à la Première Guerre mondiale et qui fait aussi faire le voyage des États-Unis, parce qu'elle va l'exposer dans une exposition universelle à Saint-Louis ».
Cette liégeoise a su imposer son style visionnaire et sa maîtrise des couleurs. Elle est spécialiste du portrait et de l'autoportrait. Quelques petits formats sortent du lot, elle crée des tableautins, sortes de tableaux photos, qui captent un moment
« Ce sont des tout petits tableaux dans lesquels elle peint, où elle saisit plutôt, elle croque au pinceau, une scène intimiste. Ça commence à exister, puis ça s'éteint. Elle crée une ambiance, une lumière. Et ça, les critiques vont être dithyrambiques. On en a retrouvé quelques-uns, mais très peu, et probablement qu'il y en a encore beaucoup chez des particuliers. Enfin, j'espère qu'on va un jour pouvoir les retrouver. »
En 1929 Marguerite Radoux est aussi la première artiste femme à peindre le portrait officiel d’un président du Sénat, Charles Magnette. Cette femme artiste, oubliée par l’histoire de l’art, reprend ses quartier dans sa ville natale. L’exposition Marguerite Radoux, Mavie est ma peinture, est visible gratuitement jusqu’au 24 novembre. Des visites guidées sont proposées sur réservations.