CHR Liège: le couple royal encourage le personnel de l'hôpital
Le couple royal s'est rendu vendredi matin au centre hospitalier régional (CHR) de la Citadelle, sur les hauteurs de Liège, et a visité divers services, peu souvent mis en avant mais pourtant cruciaux en cette pandémie de coronavirus.
Accueillis par la direction de l'hôpital mais aussi le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer, le Roi et la Reine ont débuté leur visite, munis de leur masque buccal, par la conciergerie, une maison située à l'écart de l'hôpital. Elle abrite, en temps normal, la Fondation du CHR de la Citadelle et propose des services de bien-être aux patients atteints d'un cancer, tels que de la balnéothérapie, des séances avec un psychologue, des soins esthétiques... Ces services ont dû être suspendus à cause de l'épidémie de coronavirus mais qu'à cela ne tienne, le bâtiment a été réquisitionné pour un tout autre usage: il est devenu une conciergerie.
Les patients hospitalisés, en raison du Covid-19 ou non, ne peuvent plus recevoir de visites de leurs proches. Ceux-ci peuvent dès lors déposer des effets personnels à la conciergerie. Ces colis sont ensuite décontaminés pendant 24 heures avant que des assistants sociaux ne les amènent aux personnes hospitalisées. "Il était intolérable" d'interrompre les liens familiaux et amicaux des patients, a expliqué aux souverains Antoine Gruselin, membre de la cellule stratégique du CHR liégeois. "Cela a touché énormément les gens. Après un mois, plus de 600 colis ont été distribués. Il y a beaucoup d'émotion des deux côtés, de la part des personnes qui déposent un colis et des patients qui le reçoivent. Nous aussi, on est touchés et plus on est sous pression, plus on est touchés", a-t-il témoigné au couple royal. La conciergerie est également utilisée pour réceptionner les dons en tout genre de la population. L'équipe qui s'occupe de sa gestion est multidisciplinaire, avec du personnel provenant de divers services comme la médiation ou la mobilité. "On ne s'était jamais vus et maintenant, on travaille ensemble", s'est amusé M. Gruselin auprès du Roi et de la Reine.
Les souverains se sont ensuite rendus à l'hôpital où ils ont échangé quelques mots avec des responsables médicaux et des ressources humaines, mais également avec le personnel d'entretien ménager, dont une délégation a remis des fleurs au couple royal. Après une réunion de travail avec la direction de l'hôpital, le Roi et la Reine se sont rendus aux cuisines, qui ont dû, elles aussi, s'adapter au coronavirus. "Nous avons dû revoir tous les postes pour respecter la distanciation sociale", explique Cécile Perin, cheffe de cuisine. Les plateaux repas sont également séparés selon qu'ils sont destinés à des patients atteints du Covid-19 ou non. Pour les premiers, la vaisselle est jetable "pour protéger la laverie qui ne reçoit donc pas de matériau contaminé", détaille Mme Perin. Les cuisines comptent un total de 74 équivalents temps plein et mises à part quelques absences supplémentaires, le personnel est sur le front pour nourrir l'ensemble des patients. "Les équipes ont dû affronter leur peur et on doit leur en être reconnaissant", glisse Eric Finet, directeur des infrastructures et de la logistique.
Le roi Philippe et la reine Mathilde ont poursuivi leur visite par le magasin où le matériel, stérile ou non, arrive. Il abrite également la pharmacie. Les équipes ont assuré au couple royal que l'hôpital n'avait pas connu de pénurie, même si ses stocks ont été sous pression. Le personnel a dû s'adapter, changeant de fournisseur, passant des commandes en Asie et adaptant le matériel reçu. Les membres du magasin ont également témoigné de "flux très tendus pour les médicaments car nous sommes limités au marché belge, qui est petit. Nous n'avons manqué de rien mais nous avons parfois dû ruser", combinant divers produits pour la sédation notamment.
Enfin, les souverains ont terminé leur visite par le laboratoire où les tests de dépistage sont réalisés. Les équipes ont profité de l'occasion pour présenter le drive-in qu'elles ont mis en place à destination du personnel soignant. Grâce à ce système, les prestataires de soins peuvent venir en voiture à l'hôpital et se soumettent à un test de dépistage sans sortir de leur véhicule. Le résultat leur est transmis le soir même. Quelque 60 personnes peuvent ainsi se faire dépister en une heure. Plus de 1.000 membres du personnel soignant ont visité ce drive, dont plus de 25% venaient de maisons de repos. Environ 2% ont reçu un résultat positif.
Source: Belga