Carnaval: sous les masques, la crise
Pour la deuxième année consécutive, les carnavals sont annulés les uns après les autres. Pour les commerces de costumes et accessoires, c'est la grimace. En 35 ans d'existence, l'enseigne liégeoise "Abracadabra" n'a jamais connu une année aussi compliquée. En attendant le retour d'une pluie de confetti, la gérante fait de son mieux pour tenir la boutique ouverte.
Même masqué, le bal n’aura pas lieu cette année encore… Avec l’interdiction des cortèges et la limitation des contacts sociaux, les magasins spécialisés dans la vente et la location de déguisements ne sont vraiment plus à la fête. "Comme beaucoup de commerçants qui vivent en général de l'événementiel, l'année 2020 s'est terminée pour nous le 15 mars avec une baisse de chiffre d'affaire de plus de 80%", explique Corinne Leclercq, responsable du magasin Abracadabra. "Janvier 2021, n'en parlons pas. Je pense que c'est pire."
Des achats de costumes pour enfants
Pour donner quelques couleurs à ce tableau bien noir, il reste février. Certaines écoles primaires ont décidé d’organiser leur carnaval dans les classes. Les clientes et clients du jour cherchent le déguisement qui réjouira leurs bambins.
Abracadabra, établi depuis 35 ans à Liège, tente de traverser cette période Covid qui semble interminable. La vente de ballons pour des événements permet de limiter la casse mais ça ne suffit pas, la patronne a dû prendre des décisions à contrecœur. "On a essayé de supprimer le maximum de frais", souligne Corinne Leclercq. "La seule chose qui nous rend très triste, c'est d'avoir dû nous séparer de notre personnel. On travaillait à 4 temps-plein. Je travaille maintenant seule ou parfois, nous sommes deux."
L'enseigne espère pouvoir réintégrer le personnel en chômage au plus tard en 2022. Et pour y parvenir, la formule magique est toute trouvée : "Abracadabra, que le virus du carnaval se propage à nouveau !"
Stéphane Savaris