Le Centre de Recherches Métallurgiques recycle l'aluminium
De nombreux matériaux sont aujourd’hui recyclés mais pas encore l’aluminium léger, celui que l’on trouve dans les sachets de chips, les capsules de café, les aérosols, les emballages de biscuits, …
Il a pourtant de la valeur. Aujourd’hui la tonne d’aluminium pur se vend entre 1600 et 2000 euros. Et, actuellement, on estime que 8000 tonnes d’aluminium usagé sont incinérées chaque année en Wallonie. En 2015, le CRM - Centre de Recherches Métallurgiques – a donc lancé un projet pour le recycler et le valoriser.
L’ensemble de ses 265 employés et leurs familles y ont participé en amenant régulièrement leurs déchets en aluminium au CRM afin de permettre l’élaboration d’un processus de recyclage.
L’aluminium récolté est broyé, transformé en briquettes qui sont fondues dans un four à 600°. Après la fonte, l’aluminium ainsi recyclé est récolté sous forme de lingots.
Ces lingots ne seront pas proposés aux industries automobile ou aéronautique qui exigent des qualités particulières mais ils pourront intéresser le secteur de la métallurgie. En effet, celle-ci utilise de l’aluminium dans le processus de fabrication de l’acier. Aujourd’hui il s’agit d’aluminium « primaire », qui n’a pas encore été utilisé. Avec de l’aluminium recyclé, la métallurgie pourrait diminuer ses coûts tout en s’inscrivant dans un processus de production plus vert.
Le CRM a finalisé ses expérimentations et breveté le processus. Il a même élaboré un concept d’usine de retraitement de l’aluminium qui pourrait traiter 20 000 tonnes par an et emploierait une trentaine de travailleurs, le tout pour un investissement de 16 millions.
Il est maintenant à la recherche de partenaires et d’investisseurs pour le concrétiser en Wallonie et relancer ainsi une activité métallurgique, si possible en région liégeoise. Le concept pourrait aussi être commercialisé à l’étranger.
Cette valorisation d’un déchet dans le secteur de la métallurgie s’inscrit dans le projet Reverse Metallurgy qui veut développer l’économie circulaire dans ce secteur.
F. Bonivert