Extension pour la Belle-Roche
La Belle-Roche, c’est une carrière de calcaire et de la célèbre pierre bleue de Sprimont. La région wallonne (Willy Borsus) vient de décider de lancer une procédure d'importantes modifications au plan de secteur qui permettrait à la carrière de considérablement étendre son périmètre d'extraction. L'arrêté ministériel a été publié au Moniteur belge du 24 avril dernier.
Une histoire qui ne date pas d’hier
L’histoire de la carrière La Belle-Roche commence au 19e siècle. Pendant près de 80 ans, l’entreprise Belle-Roche Sablar et l’entreprise Gagneraud, chargées de l’extraction du calcaire prospèrent. En 1980, les ouvriers se retrouvent nez à nez avec une découverte archéologique des plus importantes. Cette découverte fait du site de la Belle-Roche le témoin de la plus ancienne trace humaine dans les pays du Benelux. Elle remonte à plus de 500.000 ans. Cet héritage culturel et historique n’a pas l’air de toucher les exploitants de la carrière puisqu’en 1995, les riverains de Sprimont et de Comblain-au-Pont se réunissent pour interdire l’extension de la carrière au détriment du site archéologique. Une union des autorités et des habitants de la région qui a permis la sauvegarde de la grotte archéologique.
Ça reprend de plus belle…
Début de semaine, les membres du comité Belle-Roche 500.000 ont été avertis de l’extension de la carrière. En effet, un arrêté a été fourni aux habitants dans lequel Willy Borsus ministre, notamment, de l’agriculture et de l’aménagement du territoire, d’adopter un projet d’extension de la carrière Belle Roche. Dans son arrêté, le ministre semble vouloir mettre l’accent sur le fait que le site archéologique sera officiellement protégé, et que de nombreuses zones naturelles et vertes seront réimplantées sur le site de la carrière en compensation. Une annonce qui fait froid dans le dos aux habitants de Fraiture,du Pont-de-Sçay et d'Oneux qui vont voir leur paysage considérablement changé sous les coups des tirs de mines, le bruit des concasseurs, la poussière, le charroi, etc.
Mis devant le fait accompli
Cette fois, les autorités communales semblent avoir tourné le dos aux riverains et s’être rangés du côté de l’industrie. Pire encore, cet arrêté a été pris sans même la consultation de la population. Un coup dur en cette période de crise. « Une nouvelle fois mis devant le fait accompli, nous déplorons le manque de communication et de transparence des autorités régionales et communales dans ce dossier ; pire encore, les représentants des riverains au Comité d'accompagnement de la carrière n'ont même pas été informés de cette décision prise, étonnamment, en plein confinement… C'est tout simplement inacceptable ! » Explique explique Louis Wauters, un fraiturien représentant les riverains au comité d'accompagnement de la carrière sur le groupe Facebook du village.
Les défenseurs du site archéologique de la Belle-Roche et de ses alentours sont bien décidés à défendre ce territoire qui, au fil des ans, a fait le charme et l’authenticité du petit village de Fraiture.
M.ROYEN