La défense d'Alain Mathot réclame son acquittement
Me Jean-Philippe Mayence a plaidé mercredi devant la cour d'appel de Liège l'acquittement d'Alain Mathot pour les faits principaux de corruption passive, d'abus de biens sociaux et de blanchiment qui lui sont reprochés. L'ex-député-bourgmestre de Seraing affirme qu'il n'a pas participé au système de corruption mis en place par l'ex-patron d'Innova France dans le cadre de la construction de l'incinérateur de Herstal.
Comme il l'avait déjà fait en première instance, Me Mayence a longuement plaidé le dossier pour démontrer un manque d'éléments permettant d'asseoir la culpabilité de son client. La défense a évoqué une enquête réalisée exclusivement à charge au départ d'une lettre anonyme, puis des accusations de celui qui est présenté comme le corrupteur, Philippe Leroy, l'ex-patron d'Innova France. L'avocat a également évoqué une procédure injuste, avec des devoirs réalisés à des périodes correspondant à des échéances politiques. La défense a contesté avoir touché les importantes sommes de la corruption lors de voyages à Paris, où des enveloppes auraient été remises à Alain Mathot. Selon Me Mayence, rien ne permet d'étayer la matérialité de ces rencontres avec Philippe Leroy et la réalité des accusations formulées. "Les accusations d'un coinculpé n'ont aucun poids si elles ne sont pas corroborées par des éléments précis", a souligné l'avocat. Selon lui, les éléments de preuve font défaut contre Alain Mathot. Me Mayence a particulièrement ciblé les accusations formulées par Philippe Leroy. Il a dénoncé les mensonges et les manipulations de l'accusateur d'Alain Mathot, soulignant qu'il avait mis en place des circuits complexes de fausses facturations qui relèvent de l'ingénierie. "Philippe Leroy vit tel un Seigneur. Pas une seule enquête de patrimoine n'a été réalisée sur lui. Il n'a rien payé comme argent à Mathot, mais il l'accuse, car il lui fallait quelqu'un de crédible pour accréditer sa version", a plaidé Me Mayence. Seule une prévention de fraude à la TVA, dans le cadre de travaux réalisés chez Alain Mathot, est reconnue par la défense, qui sollicite une suspension du prononcé. "J'ai toujours eu le sentiment de ne jamais avoir été écouté pour démontrer mes arguments et ma défense. C'est ma vie qui se joue. J'ai perdu tout ce que j'adorais faire. Je suis innocent. Je n'ai jamais touché un euro. Cela fait 15 ans que je vis cela. Qu'on me foute la paix !", a terminé Alain Mathot. L'arrêt sera prononcé le 11 mars à 09h00.
Source:Belga