CHR de la Citadelle : un gilet défibrillateur pour sauver des vies
C’est une première en Belgique francophone : un gilet défibrilateur. C’est une inovation en cardiologie qui peut sauver des vies.
La citadelle de Liège prend très à cœur le suivi de ses patients, depuis l’hôpital et jusqu’à la maison. En effet, ce gilet défibrillateur de 800 grammes pourrait vous sauver la vie ou celle de l‘un de vos proches. À condition de le porter en permanence.
Pierre Troisfontaines, cardiologue au CHR explique : "C’est pour un certain nombre de patients bien identifiés avec des critères, c’est-à-dire ceux qui sont à risque vulnérable d’arythmie maligne. Et à ce moment-là de façon transitoire, pour les protéger, on leur propose ce gilet”.
“Je le garde 24h/24", confirme Konstantinos, le premier patient francophone de Belgique équipé de cette nouvelle technologie. Et d'ajouter: "On m’a dit de juste l’enlever pour prendre une douche”.
Diminuer les risques de mort subite
“Les risques quand, malheureusement, quelqu’un fait un arrêt cardiaque, une mort subite, plus vite, il est défibrillé. Et donc ce gilet, c’est sa fonction au départ, c’est de défibriller le patient s’il fait de l’arythmie maligne. Plus vite il est défibrillé, plus grandes sont ses chances de récupérations. Plus le temps passe, plus les minutes passent et plus les risques de séquelles ou d’absence de récupération sont grandes”, éclaire le cardiologue.
Et Konstantinos de résumer : “Vous mettez le gilet, comme il faut le faire. Et c’est tout. Tout ce que je dois faire moi, toutes les 24h, c'est que je dois changer la batterie. Comme ça, je suis tranquille et on aura les données 24h/24”.
En effet, toute une série de données sont collectées par la société qui a développé ce gilet défibrillateur. Le rythme cardiaque du patient évidemment. Mais d’autres paramètres sont également analysés ,comme le nombre de pas effectués sur une journée ou encore l’inclinaison du corps lors du sommeil.
Participation du patient et de sa famille
Pour s’habituer à l’utilisation de cette veste, le patient et sa famille suivent une formation d’une heure environ.
“Durant la formation, on apprend au patient l’entretien de sa veste, la mise en place des électrodes qui permettaient d’enregistrer son rythme cardiaque, la mise ne place des électrodes qui vont servir à traiter l’arythmie si besoin”, éclaire Marylise Slechten, infirmière au CHR.
Et le cardiologue d'étayer : “Après avoir identifié cette anomalie, si le patient ne désarme pas le système, l’appareil va délivrer, à travers ces électrodes, un choc électrique de 150 joules pour restaurer un rythme normal du cœur”.
Une période de transition de 3 mois
Cette veste a donc une fonction de traitement, mais également de prévention affirme le cardiologue : “Quand le patient à le gilet, après 3 mois, on voit que le risque d’arythmie a diminué. On n’aura pas besoin à ce moment-là d’implanter un pacemaker défibrillant qui sont ces boîtiers qu’on met alors si le risque persiste. On met ce type de boîtier sous la peau pour protéger le patient”.
En Belgique, 500 personnes seraient éligibles chaque année pour ce type de dispositif. Mais celui-ci a évidemment un coût, comme l'explique Pierre Troisfontaines : “Le gilet n’est pas remboursé en Belgique donc il a un coût : 3.000 euros par mois, qui est pris en charge par notre fond de recherche et d’innovation. Donc ce n’est pas à charge du patient. Pour le patient, c’est gratuit".
L’équipe de cardiologie de la Citadelle espère donc très prochainement le remboursement de ce type de traitement. Tout comme c’est le cas en France, en Allemagne ou encore aux Etats-Unis. Le dossier a, en tout cas, été envoyé aux autorités.