Que nous disent les rassemblements de jeunes ? L'avis d'une psychologue de l'ULiège
"C'est craquer avant la ligne d'arrivée, une ligne d'arrivée toujours floue ", voilà le premier regard que jette Fabienne Glowacz, psychologue clinicienne, professeure à la faculté de psychologie de l'ULiège, sur les rassemblements de jeunes observés depuis quelques jours, avant de préciser sa pensée " cela rend compte aussi de l'état de tension dans lequel se trouve la jeunesse tout particulièrement, en raison de privations qu'ils subissent et l'état de passivité dans lequel on les met"
C'est un signal qui s'ajoute à la détresse psychologique des jeunes, déjà largement relayée.
Et le problème, c'est qu'on ne leur met pas à disposition des ressources en termes de contacts sociaux, pourtant essentiels quand on est jeune " ce qui est important pour les jeunes, l'essentiel pour eux, ce sont les autres !"
Tous les jeunes ne participent pas à ces rassemblements, la psychologue insiste bien là-dessus, mais pour ceux qui le font, il y a eu, face à cette tension, un effet de débordement, d'oubli des différentes mesures que les jeunes ont pourtant très largement respectées jusque là. Et Fabienne Glowacz de souligner encore la pertinence de la manière choisie par les autorités et la police pour intervenir, faite de dialogue et de rappel des règles, sans sanction " Je voudrais vraiment le saluer, c'est très important qu'on ne soit pas dans une approche répressive, il est important que les jeunes puissent entendre qu'ils sont entendus"
En fait, selon la psychologue, les jeunes sont les porte-paroles de la population, "ce n'est pas nouveau, on sait que les jeunes sont ceux qui vont initier le mouvement de témoigner de l'état de la société... les jeunes occupent l'espace public, et l'espace social est très important pour leur construction. Les adultes ont l'espace privé"
Alain W