Homicide, Féminicide ou Crime passionnel: réponse à vos interrogations
Samedi passé, la directrice du circuit Spa-Francorchamps et la vice-doyenne de la faculté de droit et des sciences politiques ont été tuées. Plusieurs médias en ont parlé, dont RTC en qualifiant ce double meurtre de "Féminicide". Ce terme a fait beaucoup réagir dans l'espace commentaire, nous avons souhaité l'éclaircir et le redéfinir en compagnie d'une juriste liégeoise.
Sous cet article publié lundi, des commentaires par rapport au mot "Féminicide". Ce mot, il a été utilisé par de nombreux médias dans le cadre du double meurtre qui s'est déroulé samedi en province de Luxembourg. Les médias ont-ils eu tort d’utiliser ce terme qui nous vient directement des associations militantes pour les droits des femmes ? L’Association des Journalistes Professionnels (AJP) préconise de ne plus utiliser le terme crime passionnel depuis 2018. Par contre, elle préconise l’utilisation du mot "Féminicide". Quant à sa définition, nous avons cherché à l’éclaircir avec une juriste liégeoise. "C'est le meurtre d'une femme, d'une fille en raison de son sexe. Mais il faut bien comprendre qu'il y a la notion de contrôle, de soumission derrière ça. le meurtrier tue car sa femme n'a pas accepté de se soumettre en somme", nuance Sophie Bertrand.
Par contre, le terme "Féminicide" n’est pas repris dans le code pénal belge, même s’il pourrait l’être dans les prochaines années. Le terme "Crime passionnel", qui a tendance au contraire à banaliser les faits, n’est, lui non plus, pas inscrit dans le code pénal. Le code pénal indique déjà que tuer sa conjointe ou ex conjointe est une circonstance aggravante au crime. Certains juristes sont pour, d'autres contre l'intégration du mot dans le code. Chaque année, la question revient sur la table, mais aucune réponse définitive n'a jamais été donnée. Selon la loi, l'objectivité est donc de parler d'homicide, du latin "Homicidium", traduit par "Meurtre". (P.J.)