Le protoxyde d'azote, le gaz qui ne fait plus rire
L'inhalation du protoxyde d’azote, également appelé "gaz hilarant", est un fléau grandissant. La Ville de Liège n’échappe pas à la règle. La pratique répandue chez les mineurs d'âge qui consiste à inhaler ce gaz afin d’en ressentir les effets relaxants et euphorisants n’est pas sans risque. Le procureur du Roi de Liège, Philippe Dulieu, vient d’interpeller le bourgmestre Willy Demeyer. Il demande l'adoption d'un règlement communal pour interdire la vente aux moins de 18 ans.
Le protoxyde d’azote est notamment présent dans des cartouches métalliques. Elles se retrouvent en vente libre dans certains magasins ou bien sur Internet (à peine une peu plus de 20 euros pour une boîte de 50 pièces). On les utilise notamment en pâtisserie avec un siphon pour disperser de la crème fraîche par exemple. Depuis quelques années, on constate que ce gaz de pressurisation a été détourné de son usage. Certaines personnes l’utilisent à des fins récréatives pour son effet euphorisant, ce qui lui vaut le nom de "gaz hilarant".
A Liège, le fléau semble se répandre. "Nous avons été interpellés par plusieurs constatations, et notamment provenant de la police de Liège", indique Catherine Collignon, premier substitut du procureur du Roi de Liège. "La police a constaté que la consommation chez les mineurs d'âge était en augmentation."
Pour cette raison, le Procureur du Roi de Liège a demandé au Bourgmestre Willy Demeyer de prendre une mesure pour interdire la vente du produit aux mineurs. Les autorités communales ont prévu une réunion début mars. L’objectif sera de voir comment protéger les moins de 18 ans par rapport à cette utilisation du protoxyde d’Azote.
Consommation à haut risque
Dans le milieu hospitalier, on connaît bien ce gaz, utilisé avec de l’oxygène pour ses propriétés anesthésiques. On en connaît aussi les dangers. "Cela peut aller de la simple nausée, des vomissements, de la diarrhée, maux de tête jusqu'à des problèmes de production de globules rouges dans la moelle osseuse ou des problèmes neurologiques", explique le docteur David Cornesse, anesthésiste au CHC MontLégia. "Cela peut même entraîner un coma ou un décès par asphyxie car quand on inhale ça en trop grande concentration, on n'a plus assez d'oxygène dans les poumons."
Des risques que certains consommateurs accentuent en voiture. Une enquête publiée le mois dernier par l’Institut Vias révèle qu’un jeune conducteur sur sept, âgé de 18 à 34 ans, consomme mensuellement du protoxyde d’azote avant de prendre le volant. Face au vide juridique qui entoure la vente du "gaz hilarant", un loi a été votée à la Chambre début février mais elle n’entrera en vigueur que dans un an (un délai pour laisser aux commerçants le temps de s'adapter).