Vandalisme à l'église orthodoxe russe de Liège
Depuis le début de la guerre, les Russes qui habitent en Europe disent ressentir une haine qui s'installe. À Liège dans le Laveu, l'Église orthodoxe est la meilleure preuve de cette russophobie. Depuis le début du conflit, elle est la cible d'actes de vandalisme.
Depuis le début de la guerre, l'Église orthodoxe russe du Laveu a été victime de plusieurs actes de vandalisme. Après les messages de haine collés sur l’église, c’est au tour des tags. Le dernier en date n'a toujours pas été enlevé. Écrit à l'encre rouge le message, “Russes génocidaires” suivi du Z, le signe de reconnaissance des Russes en Ukraine, a choqué nombre de passants et de croyants. "C'est un message qui n'appelle même pas à la fin de la guerre. C'est simplement un message russophobe qui appelle à nous détester", s'attriste Alexeye Bartoshin, un chrétien orthodoxe d’origine russe qui va dans ce lieu depuis des années.
Tous les dimanches de nombreux croyants se rassemblent ici. La communauté totale rassemble une centaine de chrétiens orthodoxes. La moitié est russe, le tiers est ukrainien. Lorsqu’ils rentrent en ce lieu, tous laissent derrière eux leurs idées politiques. "Au mois de février, quand la guerre a commencé, j'ai dit à tout le monde que tout d'abord, nous sommes des chrétiens avant d'être russe ou ukrainien comme moi. Nous devons nous rassembler sous un seul drapeau, la croix de Jésus-Christ", explique l'archiprêtre Alexandre.
"Nous devons tous porter dans nos cœurs le slogan non à la guerre"
Depuis le début de la guerre, le prêtre tente de préserver l’entente dans sa paroisse. "Je leur dis que s'ils sont pour la guerre, ils ne sont pas des bons chrétiens. La loi de Dieu nous dit que nous ne devons pas tuer. Dès lors comment un chrétien pourrait être pour la guerre. Nous devons tous porter dans nos cœurs le slogan non à la guerre", affirme Alexandre Galaka.
Parmi les croyants, certains sont là depuis des années, d’autres viennent d’arriver après avoir fui la guerre. Mais tous s’accordent sur un fait: la guerre n'amène rien de bon. Que ce soit Alexeye ou le père Alexandre, ils s’inquiètent de perdre des proches dans cette guerre et se passeraient bien de voir leur lieu de culte être victime de cette escalade de la haine. (Pierre Jaquet)