Journée internationale des droits de l’homme: Les bâtonniers visitent nos prisons
Ce 10 novembre, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, les bâtonniers du pays ont mené une action nationale en exerçant leur droit de visite dans les prisons. Selon eux, le système carcéral, en plus d’être coûteux, ne fonctionne pas efficacement et pourtant des alternatives existent.
En cette Journée internationale des droits de l'homme, les bâtonniers de Liège et d'Eupen se sont rendus à la prison de Lantin pour exercer leur droit de visite. En Belgique, 12 800 détenus se partagent 11 000 places disponibles, une surpopulation qui s'aggrave avec l'incarcération de courtes peines. Cette situation détériore les conditions de détention, souvent jugées contraires aux droits fondamentaux.« La surpopulation entraîne un risque accru de récidive. Les détenus, confrontés à des conditions inhumaines et à la violence, ne ressortent pas meilleurs qu’ils ne sont entrés. Il est impératif de penser à un autre système qui les aide à se réinsérer dans la société », déclare Andreas Kentgen, bâtonnier d’Eupen.
Pour les avocats, l’enfermement ne doit pas être la seule réponse à la délinquance. Ils appellent à une réforme profonde où la prison serait un ultime recours. « Il existe des alternatives, comme la surveillance électronique, les peines d’amende ou les probations autonomes. Ces dernières permettent aux individus de respecter des conditions spécifiques, par exemple se soigner pour des addictions. Il faut aussi rappeler qu’un détenu coûte environ 50 000 euros par an. Avec de telles sommes, il est possible d’envisager des solutions bien plus constructives », souligne Sébastien Olivier, bâtonnier de Liège-Huy.
Les bâtonniers appellent les décideurs politiques à s’attaquer aux problèmes structurels du système pénitentiaire et de la politique pénale. Ces réformes sont essentielles, non seulement pour garantir les droits des détenus, mais aussi pour renforcer la sécurité et le bien-être de la société dans son ensemble.