Les chauffeurs-livreurs d'un sous-traitant d'Amazon licenciés par Whatsapp
Les travailleurs de KM Group, un sous-traitant d’Amazon, ont manifesté ce jeudi matin devant un dépôt de l’entreprise à Flémalle. Ils dénoncent leurs conditions de licenciement à la suite de la faillite de l’entreprise de transports, mais aussi les conditions de travail dans le secteur.
C'est par un message via WhatsApp du 31 juillet que les travailleurs de KM Group à Flémalle ont été informés de leur licenciement. Mais depuis, plus aucune nouvelle du sous-traitant d'Amazon qui s'occupait de livraison de colis."On était plus de 90 à travailler ici pour KM Group et on se retrouve du jour au lendemain sans emploi, sans salaire et sans suite depuis maintenant plus de trois semaines " explique un chauffeur-livreur.
La raison de cette faillite invoquée par KM Group, le refus d'Amazon de revoir le prix du contrat. Pour les représentants des travailleurs, cette situation est inacceptable, d'autant qu'il n'y a toujours pas eu de déclaration de faillite au tribunal de l'entreprise. "Pas de faillite, pas de démarches pour avoir un salaire, une allocation de chômage. Le salaire du mois de juillet n'a pas été payé. Ils sont dans la dèche. En espérant que le CPAS va les aider. Une aide d’urgence du CPAS a été demandée pour tous les travailleurs" explique Daniel Maratta le secrétaire provincial UBT-FGTB
Au-delà de ce problème de licenciement, les travailleurs dénoncent également les conditions de travail pour certains, avec plus de 250 colis livrés par jour et du matériel défectueux. "Les camionnettes n'étaient pas toujours conformes. Les pneus lisses, cabossés, pas de freins des fois. Parfois, nous devions changer de camionnette ou on devait rouler avec la camionnette dans l’état. Le planning, c'était de jour en jour. On recevait un message sur WhatsApp. Normalement, on devait avoir notre programme deux semaines à l'avance, ce qui n'était pas le cas" explique un autre chauffeur-livreur.
Les syndicats dénoncent aussi une véritable jungle au niveau de la sous-traitance de la livraison des colis Amazon. Et cela doit cesser. "Amazon, dans ce cas-ci, doit être responsable des familles qui sont en dessous et donc il devrait porter une certaine responsabilité et s'assurer que tous les travailleurs qui sont chez ces sous-traitants puissent avoir une vie digne et un respect des lois et des législations qui sont en vigueur pour les travailleurs du transport" explique Ludivic Moussebois, le responsable général CSC Transcom
Les représentants des travailleurs envisagent maintenant d'introduire un recours devant le Tribunal du travail afin que les livreurs de KM Group puissent enfin retrouver leurs droits pour obtenir leur salaire et leur C4.