« Un merveilleux fracas », une autofiction jouée et slamée par Catherine Delmotte
Catherine Delmotte se lance sur les planches avec « Un merveilleux fracas », une autofiction mise en scène par Thibaut Nève. Elle raconte son histoire de mère d’un enfant autiste, et comment ce diagnostic a remis en perspective sa propre vie.
« C’est un spectacle où l’on suit le parcours de cette femme qui essaye elle-même de mettre des mots sur un enfant dont on dit qu’il est différent, raconte le metteur en scène. Mais de diagnostique en diagnostique, on se rend compte que cette femme n’est pas spécialement soutenue. C’est par une métamorphose personnelle qu’elle va trouver comment interagir et être mère de cet enfant dit dysfonctionnel. C’est vraiment le parcours d’une mère qui petit à petit va travailler avec cette différence, pendant que le monde extérieur ne lui est pas d’une grande aide. C’est l’histoire d’une solitude, mais aussi d’une transformation, et via cette transformation il y a une vraie métamorphose, une espèce d’éclosion en parallèle tant de la mère que du fils. »
« Ça a été un très long parcours, parce qu’en venant avec sa différence, mon fils est venu me bousculer et me demander “et toi, au final, où est-ce que tu es dans ta vie” ? C’est ça que j’ai envie de transmettre, nos enfants viennent nous bousculer et nous remettre sur nos rails. On apprend quelque part plus de nos enfants, qu’on a à leur apprendre quelque chose », explique la scénariste et comédienne.
Pour partager son histoire, Catherine Delmotte a recours au slam, un moyen d’expression qu’elle a découvert pendant l’écriture du spectacle. Sur scène, elle construit son récit petit à petit, en s’aidant du décor qui évolue avec elle.
« Il y a aussi un rapport à la peinture, à un moment donné le personnage peint, et elle va recomposer son propre espace pour donner à entendre son histoire. Et en même temps, on voulait quelque chose d’assez brut, d’assez immédiat dans la scénographie. On a travaillé avec des éléments qu’on pourrait laisser de côté, comme des vieux pneus, des objets à la marge qu’on utiliserait plus spontanément, et qu’ici on réutilise et qu’on va sublimer notamment par la lumière ».
« Un Merveilleux Fracas » est à voir le 12 et 13 février, au centre culturel de Soumagne, dans le cadre du festival Paroles d'Hommes.