La ville de Liège a refusé un projet urbanistique de la rue des Bruyères à Cointe. Le slogan “Stop au saccage de la nature” accroché à une haie témoigne que des riverains se sont mobilisés. Ce combat citoyen continue, car d’autres espaces verts du quartier sont menacés.

Bonne nouvelle pour les habitants du quartier de Cointe : le bois d’Avroy survivra. En-tout-cas, le projet immobilier de la rue des Bruyères prévoyant l’abatage de 70 % des arbres de cette parcelle a été refusé par la ville de Liège. D’autres projets immobiliers menacent toutefois les espaces verts de ce quartier, comme une prairie située dans cette même rue.

“Il faut savoir qu’’il y a un troisième espace, explique Philippe Vienne, vice-président du comité de quartier de Cointe, qui est la grande partie du bois d’Avroy du côté du boulevard Kleyer sur lequel il y avait eu un projet de General Construction qui était en veille et dont on n’avait plus eu de nouvelles. Mais apparemment, il y a un nouveau projet à l’étude. Il y a donc 3 espaces verts, pratiquement les 3 derniers de Cointe, qui sont menacés par des projets immobiliers d’envergure”.

Bétonisation et risque d'inondation

Rue des Bruyères, un espace vert surplombant la ville de Liège est convoité par un promoteur immobilier. La société Besix a déposé un permis pour y construire des immeubles sur plusieurs étages. Ce qui signifie prolonger une voirie dans cette prairie.

“Pourquoi prolonger une rue, interroge Monique Castermans, riveraine avec vue sur cette prairie menacée d’être bétonnée. Personne ne demande à avoir cette rue-là. Et qui va payer cette rue ? Est-ce le promoteur ? Est-ce que ce sont les deniers publics ? C’est une question dont on n’a pas la réponse. De plus, si on prolonge la rue, cela veut dire que tout l’égouttage de ces immeubles va se reporter sur les égouts existants qui sont nettement insuffisants actuellement. Ce qui entraîne des risques d’inondations”.

“Quartier en danger”, “Stop à la cité des Bruyères”, “Stop béton”... Autant de slogans affichés par des riverains pour montrer leur mécontentement et tenter de conserver le côté verduré de Cointe. Une forte mobilisation citoyenne a découlé du comité de quartier. Plus de 1,400 liégeois.e.s ont signé une lettre d’opposition au projet proposé.

Espaces verts vierges en voie de protection ?

Protéger les espaces verts est devenu un véritable combat citoyen. Cette mobilisation à Cointe peut faire écho à celle de la Chartreuse, souligne la Liégeoise Veronica Cremasco, députée fédérale et présidente de la commission d'aménagement du territoire au Parlement wallon.

“Chaque mètre carré, aujourd’hui, compte, résume la parlementaire. D’ailleurs, l’Europe dit elle-même que c’est fini, qu’en 2050 on arrête de construire sur chaque espace vierge. On ne pourra plus construire sur un espace vert vierge. Et en 2025, on doit déjà s’adapter. Il ne faut pas aller bétonner des espaces verts. On a beaucoup trop construit. On a des mètres et des mètres carrés à réhabiliter et à redynamiser où on peut mettre du logement”.

Le sort de cette prairie de la rue des Bruyères dépend des pouvoirs publics. La demande de permis doit être analysée par le collège puis le conseil communal de Liège. Il faudra attendre la décision de la Ville de Liège afin de savoir si Cointe restera verduré comme “un village dans la ville”, devise des habitants du quartier.

Mallaury Lehnertz

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