Seraing: la ville lance un recours contre un projet immobilier
Les nouvelles constructions se multiplient dans les communes de la province et notamment à Boncelles sur la commune de Seraing. La ville a d'ailleurs décidé de dire non à un nouveau projet immobilier afin de préserver un espace vert. La région a quant à elle accepté le recours du promoteur. La majorité sérésienne et sa nouvelle bourgmestre Déborah Géradon ont décidé de ne pas en rester là.
C’est sur une prairie de près de 2 hectares entourée de maisons que Thomas et Piron souhaiterait construire une nouvelle voirie communale pour ensuite y construire 28 maisons. Dès les premières discussions autour de ce projet en mars 2021, une association citoyenne s'est dressée contre la disparition d’un des derniers espaces verts de Boncelles. "C'est une petite parcelle où ils veulent entasser 28 maisons. Cela ne va pas améliorer la circulation à Boncelles qui est déjà très engorgée", souligne Josianne Paquot, une membre d’Esprit Boncelles qui est par ailleurs voisine du terrain.
Seraing refuse, la Région wallonne accepte
À l’unanimité, le conseil communal de Seraing donne raison aux citoyens en refusant le projet de voirie en novembre 2022. Depuis le promoteur a introduit un recours à la région wallonne qui a été accepté. La Ville de Seraing a décidé ce lundi de ne pas donner le dernier mot au ministre wallon de l’urbanisme Willy Borsus. "Je pense qu'ils ne connaissent pas bien la réalité de terrain. Ils ont juste dit oui pour la nouvelle voirie communale par principe. Nous avons donc pris la décision d'aller en recours de cette décision et nous avons bon espoir de le gagner avec nos arguments", analyse Déborah Géradon, la nouvelle bourgmestre de Seraing.
Parmi les arguments, une directive du collège communal de Seraing qui vise à diminuer la division d’un terrain en petites parcelles, comme de nombreux promoteurs ont l’habitude de le faire. Par exemple à Boncelles toujours, rue d’Ougrée dans ce nouvel écoquartier de 180 logements, construit à partir d’octobre 2018 et toujours pas finalisé. "En 2020, le collège communal a pris une directive pour interdire les constructions en-dessous de 800 mètres carrés par habitation dans le centre de Boncelles. Donc il est clair que le projet de 28 logements sur ce terrain ne respecte pas cette directive. C'est un de nos arguments", souligne Déborah Géradon.
Un recours pour faire valoir la démocratie locale
L’opposition et les citoyens appuient cette décision de recours face à cet avis de la région considéré comme incompréhensible. "Malheureusement, la région wallonne a suivi l'appel du lobby du béton. C'est incompréhensible et c'est très bien que la ville décide de réagir", confirme le conseiller communal PTB Damien Robert qui a été un des premiers à refuser l'entièreté du dossier.
Le coût de ce recours au Conseil d’État sera pris en charge par le collège communal. Un coût dont la ville se serait bien passé face à la récession actuelle, mais qu’elle considère comme primordial pour lutter en faveur de la démocratie locale. (P.J.)