Les hôpitaux liégeois au bord de la saturation ?
La situation est critique dans les hôpitaux de la Province de Liège. Les chefs hospitaliers du CHU, du CHR et du CHC l'annonçaient ce vendredi et interpellaient les Autorités - que ce soit au niveau Fédéral, Régional ou Provincial - face au risque de saturation des hôpitaux liégeois. Avec l’augmentation des admissions pour cas de coronavirus, le risque est de ne plus savoir traiter les autres pathologies, comme c’est bientôt le cas au CHR de la Citadelle.
À la Citadelle de Liège, le service des urgences est sous pression depuis ce week-end. Le personnel médical est séparé entre deux réalités : d’un côté, le service des urgences classique, qui est maintenant submergé face à l’augmentation des admissions pour cas de coronavirus. Le personnel soignant parle même de saturation depuis ce week-end.
“Le nombre de lits à dédier aux patients COVID ne cesse d’augmenter au détriment des lits dédiés aux autres pathologies”, résume la lettre des directeurs Médicaux des hôpitaux de la Province de Liège. “Au niveau des lits, on fonctionne en vase communiquant”, explique le docteur Stéphane Degesves, chef de service des urgences du CHR de la Citadelle. “Plus on augmente le nombre de lits pour cas de Covid-19, moins on pourra prendre en charge les autres patients”, étaye-t-il.
Service des urgences saturé
Pour l’instant, les huit lits disponibles du service des urgences sont occupés. Les 3 lits qui devaient donc servir de soupape de sécurité ne seront pas restés vide longtemps.
“C’est difficile psychologiquement et physiquement”, admet Christian Hilkens, infirmier en chef”. Et d’ajouter : “On ne quitte jamais le COVID, ni au travail, ni à la maison”.
Le personnel médical est également touché par le coronavirus ainsi que par d’autres maladies saisonnières. À la Citadelle, on compte près de 16 % d’absences. Ce taux d’absentéisme atteint les 20 % à d’autres endroits et il est encore difficile de remplacer ce personnel malade.
“Il faut éviter de devoir fermer les autres services”, alarme le docteur Degesves. “Il faut donc limiter les contacts rapprochés et respecter les gestes barrière”, rappelle-t-il.
Les hôpitaux de la région tentent donc d’éviter que les cas de Covid-19 ne débordent sur le bon fonctionnement des autres services. En effet, si la situation venait à empirer dans les prochains jours, la phase suivante sera enclenchée dans les hôpitaux de la région. Ce qui signifie, entre autres, le report d’opérations non-urgentes, alors même que les hôpitaux commençaient à rattraper le retard des derniers mois.
Mallaury Lehnertz