Une école de swing organise ses cours en plein air
Les activités culturelles ne nécessitant pas de public, ou bien récréatives, ont pu reprendre depuis le 8 juin. Un protocole sanitaire doit cependant être respecter. Il peut s’avérer contraignant dans la pratique. Pour se simplifier la tâche, une école de danse liégeoise a décidé de donner ses cours de swing en extérieur dans le parc de la Boverie. À travers cet exemple, c’est aussi la question de l’occupation de l’espace public par les arts et la culture qui est remise au-devant de la scène.
Déplacer les cours de danse à l’extérieur, c’est la solution qu’a trouvée l’école de danse Easy Swing. En effet, pour respecter le protocole sanitaire imposé par le conseil national de sécurité, il aurait fallu disposer d’une salle de 250 mètres carrés pour pouvoir reprendre les cours.
"Nous n’avons aucun local qui peut accueillir les cours avec ce genre de restriction au niveau de la distanciation" explique Sarah Pestana, coordinatrice de l’école Easy Swing. "Ensuite, il y a aussi le port du masque. Nous faisons une activité où on ventile beaucoup. Si nous voulons faire nos cours à l’intérieur nous devons obligatoirement le porter, et ce n’est pas possible pour danser."
Sans compter les étapes de désinfection des mains, mais aussi des sols et de l’ensemble des accessoires touchés par les danseurs. Danser en plein air était beaucoup plus facile à mettre en œuvre. Sous la verrière de du Musée de la Boverie, les élèves jouissent d’un bel espace.
Une activité tolérée par ces temps de crise
L’ occupation d’un lieu public par une activité culturelle de ce genre est pour l’instant tolérée, mais en tant normale, c’est interdit. En théorie, il faut une autorisation écrite demandée à l’avance aux autorités communales. Pourtant, pour les acteurs des secteurs culturels et artistiques, leur place est aussi dans l’espace public. Ils voudraient pouvoir assouplir les règles communales en la matière.
"Le swing est une danse populaire. Elle a sa place sur l’espace public" déclare Sarah Pestana. "Que ce soit dans les parcs, les kiosques, dans les années 1920 c’est comme cela qu’on les utilisait, mais également dans la ville. On a vraiment envie de pouvoir développer cette occupation parce que c’est une nécessité actuellement, mais aussi pérenniser l’initiative."
Pendant le confinement, une pétition a été signée par près de 1500 acteurs de terrain peu ou non subventionnés. Celle-ci met en lumière le manque de reconnaissance de ces secteurs et le peu de place leur étant laissé dans l’espace public.
Actuellement des pourparlers concernant la question de l’occupation des espaces publics par la culture et les arts sont en cours avec les autorités communales. L’idée est de transformer une solution de crise en une initiative permanente.