Inondations : près de 90% des sinistrés ont été indemnisés
Un peu moins d'un an après les inondations meurtrières de la mi-juillet 2021, près de 90% des sinistrés assurés ont été indemnisés, a affirmé la fédération sectorielle Assuralia, lundi, au cours d'une conférence de presse.
"Près de 90% des 75.496 dossiers introduits sont presque totalement réglés, un accord sur le montant total des dommages ayant été trouvé entre assureurs et assurés", a expliqué Hein Lannoy, l'administrateur délégué d'Assuralia, l'union professionnelle des entreprises d'assurances. Sur ce pourcentage, 75% des sinistrés ont été totalement indemnisés par leur assureur et 15% recevront leur solde sur présentation des factures des travaux réalisés après avoir déjà reçu entre 80 et 90% des montants prévus. Quant aux 10% restants, ils font partie des dossiers qui restent à finaliser, en raison notamment de pièces manquantes, de la nécessité de contre-expertises, de la non-disponibilité de certains corps de métiers ou de dossiers rentrés plusieurs mois après le sinistre. "Des discussions sur le montant total des indemnisations sont en cours mais des avances ont déjà été versées", a toutefois précisé le responsable d'Assuralia.
Selon ce dernier, les indemnisations versées aux sinistrés assurés des trois Régions du pays s'élevaient, au 31 mai dernier, à plus de 1,7 milliard d'euros sur un coût total des dommages estimé pour le secteur à quelque 2,5 milliards d'euros, dont 2,44 milliards rien que pour la Wallonie, et principalement la province de Liège. La toute grande majorité de ce montant - 1,5 milliard d'euros - a été versée dans le cadre de l'assurance incendie en risques simples (habitations, petits commerces, bâtiments agricoles); 152 millions d'euros sont passés en risques spéciaux (grandes entreprises) et 62 millions en assurance auto omnium.
Si ces inondations et les dégâts qu'elles ont causés sont inédits, la multiplication des catastrophes naturelles menace l'accès futur à une indemnisation complète pour les sinistrés, a par ailleurs averti Assuralia. "Les dommages causés par les inondations de juillet 2021 ou encore les tempêtes successives de février 2022 témoignent de l'émergence de risques désormais considérés comme systémiques. Pour maintenir des primes abordables et assurer une indemnisation complète lors de tels événements, il est impératif de prévoir des solutions durables par la mise en place d'un partenariat public-privé plus adéquat", a ainsi plaidé Hilde Vernaillen, la présidente d'Assuralia. "Si les lignes ne bougent pas, l'indemnisation complète de catastrophes naturelles de grande envergure risque à l'avenir d'être compromise", a-t-elle insisté.
"Tirer des leçons"
L'accord conclu à la suite des inondations entre le secteur et la Région wallonne - qui a mis sur la table près d'un milliard d'euros afin d'assurer une indemnisation complète des sinistrés assurés - pourrait servir de modèle, a ajouté la présidente. Pour mémoire, cet accord prévoit une clause de rendez-vous selon laquelle le secteur et la Région doivent se remettre autour de la table si les indemnisations effectivement versées dépassent 1,5 milliard d'euros. "On est dans les conditions depuis la fin du mois de mai. Des initiatives ont donc été prises par les deux parties", ont encore indiqué les responsables d'Assuralia sans en dire davantage. Ces derniers ont enfin assuré vouloir "tirer les leçons des catastrophes majeures", ce qui passe entre autres par une information claire sur les contrats d'assurance, par une professionnalisation du métier d'expert en assurances et par le rôle crucial de la prévention. "Avec l'aide des nouvelles technologies et de l'innovation, les assureurs peuvent affiner leurs données et jouer un rôle important, conjointement avec les autorités, pour mieux cartographier les zones à risques, avertir les citoyens d'une catastrophe potentielle et mieux les guider dans la prise de mesures préventives", a conclu Etienne Bouas-Laurent, le vice-président de la fédération sectorielle.
Source : Belga