Villers-le-Bouillet : action des jeunes agriculteurs
Une centaine de membres de la Fédération wallonne des jeunes agriculteurs (FJA) menait une action, vendredi soir, avec des tracteurs, aux abords de deux centrales d'achat des groupes de distribution Intermarché et Carrefour.
Cette action, prévue jusqu'à samedi 10h, est liée à la campagne de sensibilisation "Les dindons de la farce", lancée fin 2019 pour dénoncer les prix trop bas perçus par les agriculteurs pour leurs productions agricoles. Cette campagne a déjà vu la FJA installer des panneaux aux abords de grands-routes avec des slogans tels que "Devinez qui se fait le plus de blé ? " ou "Devinez qui se sucre le plus ? ", mettre en ligne un site dédié (www.lesdindonsdelafarce.be) et mener, fin janvier, une action de sensibilisation sur les parkings de grandes surfaces en Wallonie, avec le concours de la Fédération wallonne de l'agriculture (Fwa) et de l'Union des agricultrices wallonnes (UAW). Vendredi soir dès 19h00, des délégations, provenant des quatre coins de la Wallonie, se sont donné rendez-vous à Villers-le-Bouillet, pour les agriculteurs de Namur et de Liège, et à Nivelles pour ceux du Hainaut et du Brabant Wallon. "Il y a une cinquantaine de personnes sur chaque site et nous allons nous relayer durant le courant de la nuit", explique Pierre André, président de la FJA. "Nous avons rencontré les dirigeants d'Intermarché il y a un mois. La réunion avait débouché sur des avancées concrètes au niveau du revenu des agriculteurs. Cette semaine, de nouvelles promotions agressives ont pourtant été proposées au niveau de la viande bovine", ajoute-t-il.
Maxime Gilles Belga
Cette action coup de poing est donc un moyen pour les agriculteurs de montrer leur désapprobation. "Les pratiques de ces enseignes dévalorisent un produit noble, le réduisant à un statut de produit d'appel. Elles laissent par ailleurs penser aux consommateurs que de tels prix constituent la norme. Et surtout, elles tirent les prix vers le bas : chaque maillon de la chaîne a l'occasion de répercuter son manque à gagner sur le maillon précédent, avec un effet domino qui lèse par définition le premier maillon de la chaîne, c'est-à-dire l'agriculteur, qui ne peut rien répercuter. Le contexte actuel est délicat et le renouvellement des agriculteurs devient problématique", déplore la FJA.
D'autres actions de ce type ne sont pas à exclure à l'avenir
Alain W (avec Belga)