Un fruit sur trois est contaminé par des pesticides, quid à Liège ?

En Belgique, un fruit sur trois est contaminé par la catégorie la plus nocive de pesticide entre 2011 et 2019. C’est du moins ce qu’affirme l’ONG PAN, Pesticide action network à travers une étude publié ce mardi. Des producteurs de la région nous aident à mieux comprendre cette augmentation.

Chaque année, Georges Leclerc écarte des pommes de sa production. Celles-ci sont considérées comme laides par les acheteurs à cause de tâches de gel ou de trace un peu plus noires, sans aucune conséquence pour la santé du consommateur. Avec ces pommes, Georges Leclerc fera du jus.

Depuis 2014, ce producteur n’utilise plus de pesticide sur les pommes, mais sur les fleurs. Cela évite à la peau d’en être recouverte et de se retrouver dans l’assiette du consommateur, mais ça lui coûte plus cher. Depuis, il ressent une augmentation du nombre de laides pommes. "Je viens de trier mes pommes et il y en a 30 % qui ne sont pas commercialisables. Avant, quand j'utilisais du phytosanitaire, il y en avait 15 ou 20 %", détaille Georges Leclerc, l'arboriculteur de Dalhem.

Étant donné qu’il traite toujours ses fleurs, ce producteur ne peut pas demander le label bio. Il vend donc son kilo de pomme à 50 centimes du kilo, un prix en dessous de la marge de rentabilité. À quelques centaines de mètres, Pierre-Marie Laduron est labellisé BIO. Il soutient ses confrères qui souhaitent utiliser moins de pesticides, mais il constate que le changement n’est pas simple, à cause des habitudes de consommation des Belges. "Un consommacteur, c'est quelqu'un qui fait des compromis pour mieux manger. Grâce à eux, mes confrères et moi-même pouvons nous tourner vers le bio ou une agriculture raisonnable. Sans eux, ce serait impossible, ils sont le moteur de ce changement"souligne Pierre-Marie Laduron.

Ce mardi matin, ces deux producteurs ont pris connaissance d’une étude réalisée par l’ONG Pesticide action Network. Celle-ci souligne qu’un tiers des fruits sont recouverts de pesticide sur le marché européen. Pour inverser cette tendance, ces producteurs locaux ont appel à lancer : pour bien manger, il faut accepter de payer un peu plus cher des fruits un peu moins beaux, mais nettement plus savoureux. (P.J.)

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