Cité Miroir: extrémismes et populismes en Europe
Dans le cadre de la présidence Belge du Conseil de l’Union européenne sont organisées différentes conférences. Ce lundi, l’une d’elles abordant la thématique de la montée du racisme en Europe était proposée à la Cité Miroir à Liège.
Chercheurs, académiciens et représentants du monde associatif étaient rassemblés à la Cité Miroir pour faire un état des lieux des extrémismes et des populismes en Europe, avec comme conséquence la montée du racisme. Mais d'abord, il faut comprendre ce qu'est le racisme. Si avant, on jugeait par rapport aux races, aujourd'hui, c'est plus en fonction de la culture ou des religions. "Le problème, c'est qu'il y a des catégories qui circulent dans la société. Il y a les Arabes et les Juifs, il y a des musulmans. Donc, on va avoir tendance à ranger les individus dans une catégorie. On leur applique malheureusement des stéréotypes. Ils sont comme ceci, ils sont comme cela et on va avoir tendance à figer et ne changeront jamais. Donc, on s'engage dans un mauvais chemin assez rapidement et il faut prendre conscience de tout cela pour se dire à un moment donné, stop, je vais trop vite. Je ne connais pas la personne, je la range dans une grande catégorie où il y a des gens en fait très différents à l'intérieur" explique Carole Reynaud-Paligot, historienne spécialiste des processus de radicalisation.
Si, sur la scène politique wallonne, il n'y a pas encore d'émergence de partis d'extrême droite, il y a cependant des discours, une idéologie et même des mots issus de l'extrême droite. "Quand on entend parler d’ensauvagement, quand on entend parler de décivilisation, tout ça, ce sont des mots qui proviennent de l'extrême droite. L'extrême droite se présente non pas à travers des partis ou des personnes, ce sont aussi des propositions. Ces propositions, ça peut être, par exemple, l’externalisation des demandes d'asile. C'est une proposition qui remet en cause les droits de la Convention européenne des droits de l'homme ou de la déclaration de Genève" explique. François Debras, professeur associé, département de science politique ULiège.
À côté de la législation contre la haine raciale, c'est aussi un travail d'explication qui doit être opéré à travers, par exemple, des expositions pour ne pas enfermer des individus dans leur culture ou leur religion. Différentes associations luttent aussi contre le racisme. Un travail au quotidien pour favoriser la tolérance et l'inclusion sociale.