D'emblée offensif, Stéphane Moreau critique les perquisitions et le climat médiatique
L'administrateur délégué de Nethys Stéphane Moreau, qui comparaît vendredi devant la commission d'enquête Publifin du parlement wallon, s'est d'emblée montré offensif face aux députés, critiquant vivement les perquisitions ordonnées la veille par la commission ainsi que des chocs médiatiques néfastes pour la santé économique de son entreprise.
Le pro justitia envoyé par le parquet général de Liège à la commission mercredi faisant état, sur base d'un témoignage anonyme, de tentatives de fabriquer des faux et d'escamoter des documents réclamés par la commission, le 22 février dernier, "relève de la plus haute fantaisie", a asséné M. Moreau (PS). "On a tenté de manipuler la commission", alors que les protagonistes présents préparaient les envois en vue de l'assemblée générale de Publifin du 30 mars prochain, ainsi que différents dossiers pour la commission. Selon lui, les policiers venus perquisitionner se sont rendu compte que des documents qu'ils recherchaient avaient été envoyés à la commission le matin même. Ce serait en outre "ridicule" à ses yeux de vouloir fabriquer de fausses pièces alors que cette manœuvre laisserait des traces informatiques indélébiles. "Je ne vois d'ailleurs pas quelles fausses pièces nous devrions fabriquer." Stéphane Moreau, considéré comme l'un des principaux protagonistes du scandale des rémunérations de mandataires publics, mais invisible ces dernières semaines par le biais d'un certificat médical, a mis en garde la commission contre un risque de "dérives permanentes". Dans le "climat délétère actuel, chaque agent déçu peut se voir investi d'un pouvoir de nuisance colossal." A ses yeux, "les chocs médiatiques successifs" des dernières semaines commencent à avoir des conséquences économiques très lourdes pour le groupe Publifin. L'image commerciale est atteinte - ce qui est d'autant plus grave dans un secteur très concurrentiel -, de même que la confiance des partenaires professionnels et des banques devant financer des projets nouveaux. Après ces remarques préliminaires, Stéphane Moreau s'est lancé dans un historique et une défense du projet économique de Nethys.