Publifin : André Gilles sera entendu vendredi
La commission spéciale Publifin a été installée jeudi après-midi au parlement wallon. Le cdH, à qui il incombait de désigner le président, a opté pour un nouveau venu dans l'assemblée régionale, le député hennuyer Pascal Baurain. Le président du conseil d'administration de Publifin, André Gilles (PS), sera entendu ce vendredi à 16h30. Son comportement a immédiatement été l'objet d'une forte tension parmi les commissaires à peine installés.
La présidence d'une commission est réglée par la dévolution entre groupes politiques sur base de la clé D'Hondt, qui imposait cette fois le cdH. Le choix du parti a constitué une surprise: cette commission hyper-sensible sera présidée par Pascal Baurain. Ce député de 47 ans est chef de file de l'opposition à Saint-Ghislain (Hainaut). Avocat de profession, il siège depuis mai 2016 à peine au parlement wallon, où il a remplacé Savine Moucheron partie au collège communal de Mons. "Il s'est concentré depuis près de 20 ans sur la défense des plus fragiles de la société, notamment dans le cadre de l'aide juridique. Son regard neuf et sa longue expérience en tant qu'avocat constitueront autant d'atouts pour assurer à cette commission une présidence de qualité", a affirmée le cdH dans un communiqué. Le fait que ce député ne soit pas Liégeois ni mandataire d'aucune intercommunale a aussi pesé dans la balance. En tant qu'avocat, on se souvient qu'il avait remporté un lourd dossier contre la Région wallonne, celui des surloyers dans les logements sociaux, que le Conseil d'État avait invalidés en décembre 2015. Les deux rapporteurs de la commission seront Bruno Lefebvre (PS) et Jean-Luc Crucke (MR). La volonté est d'avancer rapidement, puisque la commission envisage un premier rapport dans les deux mois. Les travaux débuteront dès ce vendredi. Une présentation de la structure du Groupe Publifin-Nethys sera faite à 16h30 par le président du conseil d'administration André Gilles (PS), sans doute entouré de son comité exécutif. M. Gilles est l'une des personnalités de Publifin/Nethys les plus souvent pointées du doigt dans le scandale des rémunérations excessives de mandataires publics pour des prestations faibles voire inexistantes. Dans la commission spéciale, un premier conflit a immédiatement surgi sur sa personne: les commissaires avaient convenu que M. Gilles serait entendu à 14h30, mais ce dernier a répondu qu'il ne pourrait être là avant 16h30. "Donc, les députés dépendent du bon vouloir de M. Gilles ? ", s'est étranglé Jean-Luc Crucke (MR), affirmant que "ça n'aurait pas été possible avec une commission d'enquête", qui a le pouvoir d'obliger une personne à se présenter devant la commission. Mais même avec une commission d'enquête, les convenances des uns et des autres sont prises en considération, a défendu Christophe Collignon (PS), sans apaiser le courroux de l'opposition. Les administrateurs indépendants du groupe seraient entendus lundi après-midi, les réviseurs mardi, ainsi que l'ancien président du régulateur wallon de l'énergie (CWaPE) Francis Ghigny, de même qu'un signataire du récent rapport de l'administration sur le scandale Publifin, Stéphane Marnette. Le chef de groupe du MR Pierre-Yves Jeholet a montré sa disposition à "effectuer un travail sans limites", même si l'opposition dans son ensemble aurait préféré une commission d'enquête. Stéphane Hazée (Ecolo) a fait observer que l'audition de M. Gilles vendredi ne serait sans doute qu'une entrée en matière, et que certains témoins devraient probablement être réentendus au fur et à mesure du développement des auditions