Publifin a nouveau dans la tourmente
Les journaux de Sudpresse rapportent ce vendredi, documents à l'appui, que le président du conseil d'administration de Publifin Paul-Emile Mottard (PS) a fait modifier le rapport du CA transmis au gouvernement et au parlement wallon, pour demander une exception, chez Nethys, à la limitation salariale de 245.000 euros prévue pour les patrons dans un décret en préparation.
Or, cette demande n'émanait pas du CA.
Chaque trimestre, Publifin est censé faire rapport de la mise en oeuvre des recommandations de la commission d'enquête du parlement wallon. La Libre et la DH avaient déjà révélé jeudi que le dernier rapport reçu par la ministre wallonne des Pouvoirs locaux Valérie De Bue n'est pas le même que celui qui a été avalisé par le conseil d'administration. Trois paragraphes ont été ajoutés dans l'annexe.
Paul-Emile Mottard admet vendredi dans les colonnes de Sudpresse avoir apporté ces modifications. "Il nous a semblé utile de communiquer au gouvernement nos réflexions sur différentes questions, dont celle des rémunérations. ", précise dans l'Avenir celui qui est par ailleurs député-président provincial liégeois.
Cette demande a été dénoncée rapidement par plusieurs administrateurs, avant que Publifin ne rectifie le tir en reconnaissant que la formulation ne correspondait pas aux discussions du CA et que le groupe ne demandait pas cette exception.
Réactions politiques en chaîne
Dans la foulée, les partis politiques réagissent à ce nouveau « dossier Publifin »
Le cdH réclame la démission du président du conseil d'administration de Publifin Paul-Emile Mottard, en raison de la "rupture totale de confiance" existant désormais au sein du CA
Ecolo, qui comme le cdH siège dans l'opposition à la province de Liège, a lui aussi réclamé le départ de M. Mottard (PS) du groupe Publifin si son implication devait être avérée dans la modification du rapport.
Au MR, le vice-président du CA Fabian Culot a lui aussi mis en cause M. Mottard, jugeant que son maintien à la présidence était en question, mais sans exiger son départ du groupe.
Quant au PS, il avait réagi jeudi soir par la voix du chef de groupe au parlement wallon Pierre-Yves Dermagne, réclamant de sanctionner "celui ou celle qui a falsifié l'annexe".
Une réunion d'urgence se tiendra chez Publifin ce vendredi à 15h00